Environ 4 millions de personnes recourent à l’aide alimentaire en France. Parmi elles, la moitié (2 millions) ont reçu, en 2016, des denrées issues des 79 banques alimentaires et 23 antennes réunies dans la Fédération française des banques alimentaires (FFBA). Ces structures ont collecté, cette même année, 106 tonnes de denrées et redistribué l’équivalent de 212 millions de repas, lit-on dans le rapport annuel publié par la fédération(1). Ce chiffre a légèrement augmenté en une année (après 210 millions de repas en 2015 et 200 millions en 2014), de même que celui des bénéficiaires (1,9 million en 2015).
Qui sont ces derniers ? Selon une étude réalisée en septembre et octobre 2016 par l’institut CSA pour le compte de la FFBA, 70 % d’entre eux vivent avec moins de 1 000 euros net par mois et par foyer, mais 80 % ont « un logement stable ». Près d’un tiers (34 %) sont au chômage et 23 % ont un emploi précaire. Sept sur dix sont des femmes. Les deux tiers (65 %) vivent avec au moins un enfant (24 % avec un ou plusieurs enfants de moins de 3 ans). Un peu plus d’un quart (28 %) sont divorcés ou séparés. Age moyen des bénéficiaires : 45 ans.
Le réseau des banques alimentaires a la particularité de ne pas distribuer directement la nourriture aux bénéficiaires, mais de la confier à des partenaires, qui sont actuellement au nombre de 5 400. En 2016, près de la moitié (46 %) des denrées récoltées sont passées par des associations indépendantes, 8 % par de « grands réseaux caritatifs » (comme la Croix-Rouge française) et 26 % par des centres communaux d’action sociale (CCAS), détaille la fédération dans son rapport.
Plus d’un tiers de ces denrées (39 %) sont issues de la grande distribution (grandes et moyennes surfaces, grossistes), 25,5 % de producteurs ou d’industriels agro-alimentaires et 23,5 % de dons en nature financés par l’Union européenne et l’Etat, tandis que 12 % proviennent des collectes ponctuelles, assurées pour l’esssentiel par des bénévoles. Désormais, quelque 2 350 magasins donnent aux banques alimentaires – un nombre qui a bondi de 12 % en 2016, selon le rapport.
Sur les 106 000 tonnes de denrées collectées, les banques alimentaires ont pu en sauver 68 000 de la destruction. Elles disposent en particulier d’ateliers qui permettent de transformer des fruits et légumes non distribuables en « soupes, jus, confitures, pâtes de fruit, coulis… », ou encore de convertir « de la viande en plats cuisinés ». Ces produits, dont la durée de vie est ainsi allongée, sont distribués gratuitement aux bénéficiaires.
(1) Rapport annuel 2016-2017, en ligne sur