Recevoir la newsletter

Les descendants d’immigrés maghrébins sont victimes de discrimination dans l’emploi, selon l’INSEE

Article réservé aux abonnés

Dans la seconde édition de son ouvrage Emploi, chômage, revenus du travail, publiée le 4 juillet, l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) dresse un état des lieux général, plutôt optimiste, du marché du travail, constatant une hausse de 255 000 emplois salariés et non salariés en 2016, après une augmentation de 124 000 en 2015. Cette croissance intervient après plusieurs années de baisse ou de stagnation, consécutives à la crise économique déclenchée mi-2007. Cette reprise s’accompagne toutefois d’une hausse des emplois précaires. Depuis 2007, en effet, la part du sous-emploi (temps partiel subi, chômage partiel…) a cru de 0,9 point en France métropolitaine et celle des emplois à temps partiel de 1 point. En outre, « la part des actifs occupés en contrat à durée indéterminée [CDI] parmi les salariés a diminué entre 2007 et 2016 […], dont les trois quarts au profit des contrats à durée déterminée [CDD] ».

L’INSEE souligne, par ailleurs, les effets des réformes des retraites (report de l’âge de retrait et fin des dispositifs de cessation anticipée) sur le taux d’activité des différentes tranches de la population. « Le taux d’activité des 15-24 ans, proche de celui des 55-64 ans en 2007 en France métropolitaine, diminue depuis 2009, jusqu’à atteindre 36,9 % en 2016 (soit, 1,2 point de moins qu’en 2007) », explique l’INSEE. A contrario, le taux d’activité des 55-64 ans a bondi de 13,7 points, depuis 2007, pour atteindre 53,7 %.

Les descendants d’immigrés plus concernés par le chômage

L’ouvrage focalise son attention sur « la situation défavorable des descendants d’immigrés maghrébins face à l’emploi ». Il nous apprend que leur taux de chômage est largement supérieur à celui des hommes sans ascendance migratoire. Un écart de 20 points les sépare, dans la période de dix ans après la fin des études initiales. Au-delà, l’écart diminue mais reste encore de 10 points environ. Chez les femmes, de tels écarts existent également mais ils résultent, « avant tout, d’une inactivité plus forte des descendantes d’immigrés maghrébins », en particulier en présence d’un enfant.

L’INSEE constate aussi des inégalités de rémunération. Les hommes avec ascendance travaillant à temps plein sous statut salarié perçoivent une rémunération en moyenne 13 % inférieure aux autres. Dans l’échelle élevée des salaires, l’écart se creuse : « les 10 % des descendants d’immigrés maghrébins les mieux rémunérés perçoivent 18 % de moins que les 10 % des hommes sans ascendance migratoire les mieux payés ». Pour les femmes, cet écart est de 10 %.

Ces constats peuvent s’expliquer en partie, selon l’INSEE, par le fait que les descendants d’immigrés maghrébins sont, en moyenne, plus jeunes et moins diplômés que les personnes sans ascendance migratoire. « La part de diplômés du supérieur parmi les descendants maghrébins est inférieure de plus de 10 points à celle des personnes sans ascendance migratoire, et la part des non-diplômés y est supérieure de plus de 10 points », précise-t-il.

Cependant, ces explications ne suffisent pas, souligne l’institut, qui affirme, par exemple, que « moins d’un tiers des écarts [de taux de chômage, constatés entre les deux catégories de population] sont attribuables aux différences de diplôme, d’ancienneté sur le marché du travail, de situation familiale et de lieu de résidence. A caractéristiques égales, les hommes [avec descendance] rencontrent donc plus de difficultés pour trouver un emploi que [les autres]. » De même, si, jusqu’à 2 500 € net mensuel de salaire, les écarts entre les deux populations s’expliquent largement par des facteurs tels que le niveau de diplôme ou l’ancienneté professionnelle, il en va autrement au-delà de 3 000 €. « La probabilité des hommes [avec ascendance migratoire] d’accéder à un salaire donné devient de 20 % à 30 % inférieure à celle des hommes [sans ascendance]. Cette différence est plus marquée parmi les salariés les plus anciens sur le marché du travail. »

Côté cour

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur