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Focus sur les causes de « turn-over » du personnel soignant des EHPAD privés

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« Le turn-over élevé du personnel soignant travaillant en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes [EHPAD] en France a des conséquences négatives à la fois en termes de coûts et de qualité de prise en charge des résidents. » C’est ce que constate l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) dans une étude publiée le 5 juillet, portant sur les motifs de départ des infirmiers et des aides-soignants dans les EHPAD privés(1). L’INSEE y met en évidence l’intensité des départs et les difficultés locales pour « fidéliser » le personnel soignant dans un secteur où, pourtant, le recours à ce dernier devrait s’intensifier ces prochaines années. Le secteur des personnes âgées souffre d’un déficit d’attractivité et de fidélisation des infirmiers et des aides-soignants qui a des conséquences sur la prise en charge des usagers (rupture de continuité des soins, accident iatrogène…) et sur le fonctionnement de la structure (surcoûts, réduction de la productivité…). Tout en procédant à une analyse des motifs de ces départs, l’étude propose des pistes d’amélioration.

Les causes du « turn-over »

Selon l’étude de l’INSEE, la probabilité de départ des infirmiers et des aides-soignants en EHPAD privés est influencée par des facteurs environnementaux, parmi lesquels :

→ la proximité d’un hôpital, le personnel soignant étant incité à changer de mode d’exercice et à partir vers le secteur hospitalier, qui peut proposer « des évolutions de carrières plus intéressantes et une plus grande diversité de postes et de secteurs » ;

→ l’attractivité du secteur libéral pour les infirmiers, qui constitue une autre opportunité de changement de mode d’exercice ;

→ la concurrence entre EHPAD ;

→ la pénurie locale de personnel soignant, qui peut révéler « des caractéristiques non attrayantes du bassin de vie » (caractère rural, coût de la vie élevé…) et un marché du travail présentant des opportunités d’embauches immédiates.

Par ailleurs, l’étude constate que les infirmiers sont sensibles à la qualité de la prise en charge des résidents, évaluée à partir du taux d’encadrement de ces derniers. Ainsi, un établissement peut présenter des difficultés à recruter et à fidéliser son personnel en raison d’une main-d’œuvre peu nombreuse à proximité.

Les niveaux de salaires ont également un effet sur la «  fidélisation » des aides-soignants : plus les salaires sont élevés, plus leur probabilité de départ est faible.

Des solutions limitées

Au regard des résultats de l’étude, l’INSEE estime que seuls l’amélioration des rémunérations et le renforcement de l’encadrement en personnel seraient susceptibles de réduire la probabilité de départ du personnel soignant, et ainsi le fidéliser.

Or l’institut constate que ces mesures nécessiteraient une hausse de la masse salariale et, par répercussion, celle des tarifs soins et dépendance des EHPAD. Elles seraient donc de nature à « induire un surcoût pour les finances publiques ». Par ailleurs, les rémunérations ne sont actuellement pas fixées en fonction des difficultés locales. De sorte que « les directeurs d’établissements ont peu de leviers à disposition pour faire face au turn-over de leur personnel soignant », ajoute l’étude. Pourtant, selon celle-ci, de telles mesures paraissent « indispensables », compte tenu de l’impact que peut avoir une réduction du nombre de départs sur la qualité de la prise en charge des résidents.

Notes

(1) Etude de C. Martin et M. Ramos-Gorand, dans Economie et Statistique n° 493, prochainement disponible sur www.insee.fr.

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