Le SNPES (Syndicat national des personnels de l’éducation et du social)-PJJ-FSU, la CGT-PJJ, le Syndicat des avocats de France, le Syndicat de la magistrature, l’Observatoire international des prisons et la Ligue des droits de l’Homme ont, le 22 juin, dans un communiqué, demandé au gouvernement de se saisir d’urgence du sujet de l’incarcération des mineurs. Plusieurs de ces organisations avaient déjà tiré la sonnette d’alarme en avril dernier. Au 1er juin, « 851 mineurs étaient détenus en France. Un seuil qui n’avait plus été atteint depuis 15 ans. Le nombre de mineurs détenus suit depuis octobre 2016 une courbe de croissance exponentielle particulièrement inquiétante (+ 16,2 %) », précisent les signataires. Une hausse marquée « par un recours de plus en plus fréquent à la détention provisoire et par des condamnations à des peines de plus en plus longues ». Les organisations rappellent que « les effets destructeurs de l’incarcération, désormais connus et largement documentés, sont décuplés pour les jeunes » et que « mener un travail éducatif individualisé dans un environnement où le collectif est omniprésent, entravé par des contraintes pénitentiaires, s’avère extrêmement difficile ». En outre, le taux de recondamnation des mineurs dans les cinq ans suivant la détention « est de l’ordre de 70 %, plus élevé encore que chez les majeurs (63 %) », ajoutent-elles, pointant que le pricipe de l’encellulement individuel n’est plus respecté dans « de nombreux quartiers et établissements pénitentiaires pour mineurs ». Elles demandent au ministère de la Justice de « donner à la protection judiciaire de la jeunesse des moyens supplémentaires conséquents pour développer les structures éducatives ouvertes » et de lancer « une réforme courageuse de la justice des enfants et des adolescents ».
Côté terrain
En bref – Mineurs incarcérés.
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