« En France, depuis la crise de 2008, les prestations sociales progressent moins vite » que par le passé, en augmentant de 2,6 % par an depuis 2010 contre 4,4 % par an entre 2000 et 2010, « en raison des mesures de maîtrise des dépenses et de l’inflation particulièrement faible depuis 2013 », indique la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) dans une étude publiée le 22 juin(1), portant sur cette « croissance modérée » constatée en France et en Europe.
En 2015, le montant versé pour ces prestations, toutes catégories confondues, s’élevait à 701,2 milliards d’euros, soit 32 % du produit intérieur brut (PIB), avec une croissance « moindre que celle du PIB, dans un contexte de légère embellie économique », précise la DREES.
« Le respect de l’objectif national des dépenses d’assurance maladie contient la progression des prestations santé », commentent les auteurs, « tandis que la réforme des retraites de 2010 ralentit la croissance des pensions », notamment en repoussant progressivement l’âge légal d’ouverture des droits de 60 à 62 ans. Quant aux prestations familiales, elles « stagnent sous l’effet des récentes réformes de la politique familiale » ; les allocations familiales, en particulier, diminuent pour la première fois depuis 2011 (– 2,4 %). Enfin, « la dynamique des prestations du risque pauvreté, portée par le revenu de solidarité active, s’atténue en 2015 après la forte progression de 2014 ».
Ce constat « s’inscrit dans une tendance similaire au sein de l’Europe des Quinze », avec une hausse ramenée à 0,8 % en moyenne par an entre 2009 et 2014, souligne la DREES, tendance « plus ou moins marquée selon les pays ». C’est ainsi que « les prestations maladie reculent dans certains pays, comme l’Espagne et l’Italie », et que le taux de chômage moyen « diminue pour la première fois depuis 2008 » tandis que « la part des prestations chômage dans le PIB baisse de 0,1 point ». Parallèlement, « les prestations du risque pauvreté-exclusion sociale augmentent moins fortement et retrouvent un niveau quasiment égal à celui de 2009 en moyenne ».
(1) DRESS – Etudes et résultats n° 1012 – Juin 2017 – Disponible sur