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Prix du séjour en EHPAD : la CNSA livre un tableau contrasté des tarifs

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Fin 2016, le coût médian d’une chambre seule dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) s’élevait à 1 949 € par mois, en hébergement permanent, constate la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) dans une analyse, publiée le 21 juin, relative aux tarifs déclarés par 6 908 EHPAD, soit 93 % des structures répertoriées en France(1).

Une publication qui met toutefois en évidence d’importantes disparités entre les structures selon le statut juridique, la localisation géographique et/ou l’ancienneté du bâti. C’est ainsi que le prix mensuel d’une chambre seule, avec un tarif dépendance pour les groupes iso-ressources (GIR) 5 ou 6, « est d’autant plus élevé que l’EHPAD est un établissement privé commercial, situé en zone urbaine, non habilité à l’aide sociale et ouvert récemment ».

Contraindre les établissements à transmettre à la CNSA leurs prix d’hébergement et leurs tarifs dépendance était l’une des mesures majeures de la loi d’adaptation de la société au vieillissement du 28 décembre 2015(2). Cette étude s’appuie ainsi sur les informations livrées par les gestionnaires, depuis le 1er juillet 2016, sur la plateforme en ligne prix-esms.cnsa(3) ; en l’occurrence, ils ont indiqué « les prix qu’ils proposent majoritairement » pour une chambre ou, pour les établissements habilités à l’aide sociale, le tarif hébergement fixé par le conseil départemental. En revanche, « les autres prix, modulés en fonction du confort ou de la localisation de la chambre, ne sont pas pris en compte dans l’analyse », avertit la caisse.

Pour mémoire, les tarifs des EHPAD comptent trois volets : le forfait soins est couvert par l’assurance maladie ; le tarif hébergement (dépenses d’entretien, restauration, animation…) est la « principale composante du reste à charge du résident » et le tarif dépendance, qui couvre l’aide pour accomplir « les actes essentiels de la vie », n’est pas toujours pris en charge intégralement par le département. Le « ticket modérateur dépendance » cité dans l’étude « correspond au reste à charge minimal pour un résident, soit le montant fixé pour un résident de GIR 5 ou 6 (peu dépendant) ».

La Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie préfère présenter des médianes plutôt que des moyennes en raison de la présence de valeurs « extrêmes », précise-t-elle. De fait, les écarts sont imposants : pour 10 % des EHPAD, le coût est inférieur à 1 653 € tandis qu’il dépasse 2 798 € dans les 10 % les plus chers. Le coût est « nettement plus élevé dans les zones urbaines, notamment à Paris et dans les Hauts-de-Seine (3 154 € par mois pour ces deux départements) que dans les zones rurales comme la Meuse (1 616 € par mois), les Vosges (1 642 € par mois) et la Vendée (1 658 € par mois) ». Les auteurs constatent « une corrélation entre le tarif mensuel par département et le prix moyen au mètre carré d’un appartement situé dans ce même département ».

Le prix médian varie aussi grandement en fonction du statut de l’EHPAD : 1 801 € par mois dans le public, 1 964 € dans le privé non lucratif et jusqu’à 2 620 € dans le privé commercial. Ces écarts « s’expliquent pour partie par les différences d’implantation et d’ancienneté du patrimoine immobilier », selon la caisse. Les EHPAD commerciaux sont, en effet, globalement plus récents et « implantés majoritairement en territoires urbanisés », à l’opposé des EHPAD publics. Or « les bâtiments plus récents doivent encore être amortis financièrement », ce qui se répercute sur le tarif hébergement.

Une autre explication tient à la part des structures habilitées à l’aide sociale, qui constituent la totalité des EHPAD dans le secteur public et la majorité dans le privé à but non lucratif (88 %) contre 43 % dans le privé commercial. Le prix d’hébergement permanent médian est globalement de 59,25 € par jour et par personne pour une chambre seule, mais il est réduit à 55,63 € pour une chambre habilitée à l’aide sociale. Par ailleurs, le tarif dépendance varie, logiquement, en fonction de la perte d’autonomie du résident, pour se situer, en médiane, à 5,51 € par jour pour une personne faiblement dépendante (GIR 5-6) mais à 20,42 € par jour en cas de forte dépendance (GIR 1-2).

La CNSA relève également que l’hébergement temporaire coûte plus cher au résident (60,94 € par jour pour une chambre seule, contre 59,25 € en hébergement permanent). Un écart qu’elle explique par un taux d’occupation médian moins élevé en hébergement temporaire (63 % au lieu de 98 %), d’où des coûts de gestion plus importants.

Globalement, le coût pour le résident « reste conséquent », résume enfin la CNSA, qui met en regard le tarif médian de 1 949 € par mois et le niveau de vie médian d’une personne de plus de 65 ans, qui n’était que de 1 705 € en 2013 (avant aides au logement et à l’hébergement), selon l’INSEE. Elle souligne donc l’intérêt du nouveau comparateur des prix des EHPAD, qui figure depuis décembre 2016 sur le portail public « Pour les personnes âgées »(4).

Notes

(1) Analyse de la CNSA disponible sur www.cnsa.fr.

(2) Voir ASH n° 2954 du 1-04-16, p. 48.

(3) Voir ASH n° 2968 du 8-07-16, p. 7.

(4) Voir ASH n° 2988 du 16-12-16, p. 9.

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