A la suite de la disparition du ministère dédié à l’enfance(1), le Conseil national de la protection de l’enfance (CNPE)(2) fait part de ses inquiétudes au Premier ministre dans une lettre ouverte du 6 juin. Diffusé sur Twitter par des membres du CNPE, ce courrier vise à demander à Edouard Philippe d’apporter tout son soutien à l’action du conseil et de piloter une dynamique interministérielle résolue « pour la réussite de l’évolution de la politique de protection de l’enfance ».
Rappelons que le Conseil national de la protection de l’enfance est né d’un recentrage du dispositif de protection de l’enfance sur les besoins fondamentaux de l’enfant. Créé par la loi du 14 mars 2016 relative à la protection de l’enfant(3), il constitue l’instance de pilotage de la politique de protection de l’enfance à travers ses cinq commissions, « dont les travaux ont déjà bien avancé pour proposer au gouvernement avant la fin de l’année 2017, une meilleure connaissance du public concerné, une stratégie opérationnelle de formation des professionnels sur l’ensemble du territoire, une déclinaison de pratiques préventives, ainsi qu’une analyse et une adaptation des interventions en protection de l’enfance aux besoins fondamentaux de l’enfant », insiste le CNPE dans son courrier.
Pour mener à bien leurs missions, les membres du conseil disent avoir « absolument besoin d’un engagement fort des directions des ministères » représentés au sein de l’instance (Cohésion sociale, Justice, Santé, Education nationale…) ainsi que d’un soutien politique de son ministre de rattachement et du Premier ministre. La mobilisation de l’ensemble de ces acteurs est nécessaire à la « cohérence » et à la « force » d’une politique interministérielle « au service des plus vulnérables, les enfants maltraités, abandonnés, négligés ». « Sinon, explique le conseil, le déni, le sentiment d’impuissance, les désaccords conceptuels, la mise en avant des difficultés financières des uns et des autres ressurgiront. »