Les démons de Manon

La dernière fois qu’on a croisé Manon, elle avait 15 ans et venait de passer six mois en centre éducatif fermé (CEF), dans la minisérie Trois fois Manon(1). C’était en 2014, et la caméra de Jean-Xavier de Lestrade filmait trois épisodes entre les murs de l’établissement pour jeunes filles, des séances avec la psychologue aux ateliers d’initiation professionnelle. Trois ans plus tard, pour la suite de ce feuilleton, il retrouve Manon (toujours interprétée par Alba Gaïa Bellugi), âgée de 20 ans, alors qu’elle postule pour son premier emploi dans un garage après avoir obtenu son BTS Maintenance des systèmes embarqués de l’automobile. Si Manon semble avoir trouvé une certaine stabilité – après une ellipse de cinq ans dans un foyer, loin de sa mère abusive –, ses démons sont toujours là. Elle ment beaucoup, tombe amoureuse des mauvaises personnes, a dû mal à se faire des amis et à respecter les règles de sa nouvelle entreprise. Au cœur de ces nouveaux épisodes, la recherche de son père – dont sa mère lui a toujours caché l’identité –, mais aussi une enquête, car Manon a deviné un trafic de pièces détachées au garage. Un beau portrait d’une femme en devenir, héroïne blessée qui se remémore régulièrement le CEF, devenu un bon souvenir, et notamment Lucas, l’éducateur qui a cru en ses capacités professionnelles, et Madame Barthélémy, l’enseignante qui lui a donné le goût du théâtre.

Manon 20 ans a remporté les prix de la meilleure série, de l’interprétation féminine, du scénario, de la musique originale et du public au Festival des créations télévisuelles 2017 de Luchon (Haute-Garonne) ainsi que le FIPA d’or 2017 de la meilleure interprétation féminine.