A caractéristiques équivalentes d’âges et de diplômes, « la probabilité d’être au chômage plutôt qu’en emploi est 2,05 fois plus élevée pour les personnes bénéficiaires d’une reconnaissance administrative de handicap et 1,37 fois plus élevée pour les personnes en situation de handicap hors reconnaissance administrative, par rapport aux personnes non handicapées », révèle une récente étude(1) de la DARES (direction de l’animation, de la recherche, des études et des statistiques).
De fait, en 2015, 35 % des bénéficiaires d’une reconnaissance administrative et 45 % des personnes en situation de handicap travaillaient, contre 64 % pour l’ensemble de la population de 15 à 64 ans. « Ce faible taux d’emploi est en partie lié à la composition de la population handicapée », qui est plus âgée que l’ensemble de la population. En effet, plus d’une personne handicapée sur deux a 50 ans ou plus, contre moins d’un tiers de la population générale. Or, les plus de 50 ans « sont de façon générale moins souvent en emploi. De même, la population handicapée est moins diplômée, ce qui rend plus difficile son accès à l’emploi ». En effet, seulement 21 % des personnes reconnues handicapées sont titulaires d’un diplôme du supérieur, soit presque deux fois moins que la moyenne de la population. « Les personnes handicapées ont, dès leur enfance, un accès plus difficile aux études et, en particulier, à l’enseignement supérieur. Par ailleurs, certaines personnes handicapées ont aussi obtenu leur reconnaissance à la suite d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle, risques auxquels sont davantage soumis les ouvriers. »
Si les personnes handicapées sont, plus souvent que l’ensemble de la population, en CDI (80 % contre 76 %) et avec plus d’ancienneté, elles sont plus fréquemment à temps partiel (32 % contre 19 % de l’ensemble des employés). « Lorsqu’elles travaillent à temps partiel, près de la moitié des personnes bénéficiant d’une reconnaissance administrative travaillent à mi-temps ou moins, contre 38 % de l’ensemble des personnes travaillant à temps partiel. Ils sont seulement 21 % à travailler au moins à 80 % (contre 32 % de l’ensemble). » En outre, près d’un travailleur reconnu handicapé sur dix (9,6 %) est en situation de sous-emploi au sens du BIT (Bureau international du travail), contre 7,2 % pour l’ensemble de la population. « Ce sous-emploi renvoie essentiellement à des personnes à temps partiel souhaitant travailler plus, le chômage partiel ou technique ne représentant que 0,4 % des personnes reconnues handicapées en emploi, une proportion proche de celle de l’ensemble de la population. »
La part des chômeurs de longue durée et en recherche d’emploi depuis au moins un an « est nettement plus élevée pour les personnes handicapées ayant une reconnaissance de handicap (63 % contre 45 % pour l’ensemble des chômeurs de 15 à 64 ans). L’ancienneté dans le chômage est même supérieure ou égale à trois ans pour 28 % de la population dont le handicap est reconnu administrativement, contre 14 % pour l’ensemble des chômeurs. »
En général, « les personnes handicapées sont plus éloignées du marché du travail que les personnes non handicapées et sont en majorité inactives, conclut l’étude. Quand elles sont actives, elles rencontrent plus de difficultés à trouver un emploi et à le conserver. Elles ont aussi tendance à connaître des périodes de chômage plus longues. Les analyses “toutes choses égales par ailleurs” montrent que ces constats sont bien liés à la situation d’être handicapé, même s’ils sont accentués par les caractéristiques spécifiques de la population handicapée. »
(1) En ligne sur