Les établissements de formation en travail social préparant aux diplômes d’Etat d’éducateur spécialisé, d’éducateur de jeunes enfants, de moniteur-éducateur et d’accompagnement éducatif et social – qui a remplacé le diplôme d’Etat d’aide médico-psychologique(1) – sont ou vont être de nouveau sollicités pour faire remonter les informations nécessaires à l’évaluation des formations sur l’autisme qu’ils délivrent dans ce cadre.
En juillet 2015, la direction générale de la cohésion sociale (DGCS) lançait un audit du contenu pédagogique des formations sur l’autisme délivrées par les établissements préparant à ces quatre diplômes du travail social. Une démarche annoncée trois mois plus tôt par la secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, parmi une série de mesures censées renforcer l’efficacité du 3e plan « autisme » 2013-2017(2). Celui-ci prévoit de faire évoluer les contenus des formations afin de tenir compte des avancées importantes et rapides des connaissances portant sur les troubles du spectre autistique et des différentes recommandations de bonnes pratiques professionnelles qui intègrent des stratégies et des méthodes comportementales et développementales, notamment celles de la Haute Autorité de santé (HAS) et de l’Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (ANESM)(3). Dans une instruction récemment publiée, la DGCS fait part des résultats du travail des auditeurs et donne les prochaines étapes de la démarche d’évaluation engagée.
Sur les 228 établissements de formation concernés, une centaine n’a pas répondu à l’audit, soit plus de 56 %. Et sur les 128 dossiers reçus, 32 n’ont pas pu être évalués en raison d’un matériau insuffisamment exploitable, indique l’administration centrale. Finalement, sur les 96 dossiers utilisables, 32 seulement – soit 14 % de l’ensemble des organismes de formation – proposent des contenus de formation en conformité avec l’état des connaissances et en accord avec les recommandations de bonnes pratiques. Parmi les 64 dossiers restants, une quinzaine présentent l’autisme uniquement comme une psychose, relève la DGCS, et une vingtaine font cohabiter l’état des connaissances et les recommandations HAS-ANESM avec une approche de l’autisme comme une psychose infantile.
Certaines propositions sont en outre souvent jugées « incohérentes » par les auditeurs, explique la DGCS. Par exemple, au sein d’un même organisme de formation, pour un même diplôme, peuvent cohabiter des enseignements conformes aux recommandations et à l’état des connaissances et des enseignements présentant l’autisme comme une psychose, selon des données obsolètes, ou présentant des interventions non recommandées (3i, packing…), délivrés par un même intervenant ou par des intervenants différents. Peuvent aussi cohabiter, dans un même centre de formation, un enseignement en phase avec les recommandations pour un diplôme et un qui ne l’est pas pour un autre diplôme.
Les établissements qui ont répondu au recueil d’informations initial mais pour lesquels un avis négatif aura été donné doivent proposer un plan d’actions, d’ici au 31 mai 2017, visant à mettre leurs contenus de formation en phase avec les recommandations de bonnes pratiques professionnelles. Ces plans d’actions, qui doivent être envoyés à la direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale compétente, seront par ailleurs remis aux auditeurs, qui prolongeront ainsi la mission qui leur a été confiée dans le cadre de l’audit.
Les instituts de formation qui n’ont pas répondu au recueil d’informations initial doivent procéder à une auto-évaluation de leurs programmes de formation grâce, notamment, à une grille vierge, à une base documentaire et à un programme cible faisant référence aux bonnes pratiques qui leur auront été adressées. Et ils doivent aussi, si nécessaire, proposer un plan d’actions.