Les aidants consacrent en moyenne 16 heures par semaine à ce rôle. Une durée qui s’élève jusqu’à 30 heures (soit presque un temps plein) pour les 17 % d’aidants permanents, c’est-à-dire ceux qui vivent à leur domicile avec la personne qu’ils accompagnent. C’est ce que montre une enquête réalisée par Opinion Way pour la mutuelle d’épargne Carac, à partir d’un échantillon de 1 022 aidants familiaux âgés de 40 à 75 ans, interrogés par voie de questionnaire en ligne.
Les résultats indiquent que 73 % des aidants considèrent leur rôle comme « naturel ». Une évidence « qui s’inscrit dans la durée, puisque les sondés déclarent être aidants depuis 4,4 ans en moyenne ». Si l’aide est majoritairement ponctuelle, c’est une mission quotidienne pour un aidant sur quatre. Les personnes qui ont participé à l’enquête aident pour la plupart leurs parents, dont la perte d’autonomie est généralement due à la vieillesse. Elles sont 33 % à s’occuper seules de leur proche en perte d’autonomie, et plus de 70 % ne bénéficient d’aucune aide professionnelle, « soit parce que le proche aidé ne le souhaite pas (30 %), soit par manque de moyens financiers (27 %) ».
La plupart des aidants (68 %) jugent insatisfaisante l’information sur les dispositifs d’aide, les critères pour en bénéficier ou les services auxquels s’adresser. « Si 44 % en ont déjà entendu parler, seul un aidant sur dix sait précisément ce qu’est « le droit au répit » et seulement 8 % de ceux qui connaissent ce droit et qui accompagnent une personne âgée en ont déjà bénéficié. » De même, « seuls deux aidants sur dix savent précisément ce qu’est le « congé du proche aidant » et peu déclarent souhaiter en bénéficier ». Ce dispositif est perçu comme une « bonne solution, mais qui pourrait aussi aggraver la situation financière de l’aidant ». Près de 80 % des personnes interrogées auraient aimé bénéficier d’au moins un accompagnement dès le démarrage de leur mission.
L’étude rappelle qu’être aidant familial a des conséquences sur la vie professionnelle et personnelle : 44 % des sondés déclarent avoir des difficultés à concilier cette mission avec leur travail, 43 % avec leur vie personnelle et familiale, 41 % avec leur vie sociale. Cette responsabilité a également un coût financier : selon l’étude, 66 % des aidants familiaux prennent en charge financièrement des frais à hauteur de 2 049 euros par an en moyenne – essentiellement pour le transport, l’aménagement du domicile de la personne aidée, le reste à charge ou l’achat de médicaments. Les aidants interrogés sont 70 % à déclarer que « leur statut a de lourdes répercussions financières sur leurs projets et leurs revenus ».