« Interroger, qualifier et suivre les évolutions des pratiques sociales au sein des structures de l’économie sociale et solidaire (ESS) », c’est l’objectif que s’est fixé l’UDES (Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire) en lançant, huit ans après une première édition, la deuxième vague de son « baromètre social dans les entreprises de l’économie sociale et solidaire en Auvergne-Rhône-Alpes ». Malgré cet intitulé qui fait référence au périmètre de la nouvelle région, seules les structures rhônalpines ont été sollicitées, en partenariat avec les organismes paritaires de formation Uniformation et Unifaf et la mutuelle Chorum. Entre avril et juin 2016, 598 collaborateurs et 388 dirigeants ont répondu à l’enquête, par téléphone et sur Internet. Un travail lancé en 2015 avec les services de l’Etat – par le biais de la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte) – et de la région Rhône-Alpes (avant la fusion), « dans le cadre d’un pilotage paritaire avec les organisations syndicales de salariés (CFDT, CGT, CFTC, UNSA) », précise l’UDES.
« Un dialogue social vivant et innovant. » Tel est le premier constat dont se félicite l’organisation d’employeurs dans une synthèse diffusée le 3 avril. Pour l’affirmer, elle retient que 80 % des répondants se sont déclarés satisfaits de la relation collaborateurs-dirigeants, que 71 % des collaborateurs estiment pouvoir se faire entendre sur la vie au travail ou encore que 88 % des structures de plus de 50 salariés ont organisé des élections professionnelles depuis 2012. Quant aux très petites structures, très largement majoritaires, elles « font de leurs effectifs réduits une force pour explorer de nouvelles pratiques sociales », souligne l’UDES.
En lien avec le niveau de dialogue social, les employeurs de l’ESS se montrent plutôt « attentifs à la qualité de vie de leurs salariés », met-elle en exergue. Elle retient que 63 % des actions menées par les structures en 2015 dans le domaine des ressources humaines et du dialogue social (formation, conditions de travail, prévention des risques, recrutement, organisation du travail…) relevaient de la qualité de vie au travail et que dirigeants et collaborateurs ont attribué la note moyenne de 7,2 sur 10 à l’ambiance de travail et à la convivialité dans leurs établissements.
Par ailleurs, 64 % des actions relevant du périmètre de l’étude concernent l’insertion sociale. Notamment, 53 % des centres sociaux et socio-culturels interrogés se sont mobilisés pour l’insertion professionnelle et l’emploi des jeunes. « Dans la droite ligne des valeurs d’équité, de responsabilité, de solidarité et de développement durable qu’elles défendent, les structures font de l’accompagnement des personnes fragilisées dans leur parcours de vie une priorité », affirme l’UDES.Les répondants attribuent une note de 8,1 sur 10 à l’intérêt de leur travail, tandis que 96 % disent accorder de l’importance au fait de travailler dans une structure de l’ESS. Ce résultat doit, pour l’UDES, encourager le secteur à « promouvoir les opportunités de carrière offertes par l’ESS auprès des jeunes générations ».
Le baromètre livre aussi des résultats en fonction des branches d’activité, ce qui permet de distinguer des nuances. Ainsi, les collaborateurs du secteur sanitaire, social et médico-social à but non lucratif (78 dirigeants et 195 collaborateurs interrogés) attribuent tout juste la moyenne à la qualité du dialogue social dans leurs structures, là où les dirigeants la portent à 6,9 sur 10. L’enquête met également en évidence des écarts de jugement sur le management, la reconnaissance ou la formation, avec des notes qui se situent, dans ces domaines, entre 4,8 et 5,2 sur 10 du côté des collaborateurs et entre 6,7 et 6,9 sur 10 du côté des dirigeants. De même, l’évolution de carrière et la rémunération sont appréciées différemment par les collaborateurs (qui leur attribuent les notes respectives de 3,9 et 3,8) et par les dirigeants (5,6 et 5,4).
Dans le secteur de l’aide à domicile, les résultats du baromètre – qui s’appuient sur une cohorte peu représentative de 26 dirigeants et 16 salariés – montrent également des écarts sur les conditions de travail (avec une note moyenne de 5,7 sur 10 chez les collaborateurs contre 7 sur 10 chez les dirigeants) ou sur la formation, plus appréciée par les collaborateurs que par les dirigeants, avec des notes respectives de 6,8 et 5,5 sur 10.
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