Dans une tribune parue le 30 avril dans Le Journal du dimanche, 61 associations, dont l’Association des paralysés de France, Emmaüs France, la Fédération des acteurs de la solidarité, la Fondation Abbé-Pierre, France Terre d’asile, la Cimade, la Ligue des droits de l’homme, Médecins du monde, Osez le féminisme, Pas sans nous et le planning familial, appellent les électeurs à voter au second tour de l’élection présidentielle, à se mobiliser contre « celles et ceux qui prônent le rejet de l’autre et le repli sur soi » et à protéger les valeurs de la République. « A la veille de cette élection aux enjeux majeurs, nous, organisations de la société civile, souhaitons lancer un cri d’alarme pour défendre les valeurs qui nous animent et qui constituent le socle de la société dans laquelle nous voulons vivre, écrivent les signataires. Ces valeurs sont celles de notre devise nationale : la liberté – de critiquer, de manifester, de penser autrement, de proposer des alternatives – ; l’égalité – bien réelle entre toutes et tous, face à l’emploi, aux aides sociales, à l’accès aux soins et au socle de droits – ; et la fraternité – c’est-à-dire la générosité et l’humanité envers tous comme le respect de notre environnement partagé. » Ils rappellent notamment l’ampleur des besoins en matière de droits à l’emploi, au logement, à l’éducation et à la santé. « Avec l’expérience des dernières décennies, la tentation est forte de considérer que nos combats ne se gagneront pas par le vote, qu’il n’y a pas grand-chose à attendre de ce qui sortira des urnes. Pourtant, si le meilleur n’est pas forcément garanti, le pire reste malheureusement possible. Le pire, ce sont nos valeurs mises à sac. »
Indépendamment de cette tribune collective qui ne nomme aucun des deux candidats, plusieurs associations et syndicats, comme ATD Quart monde, ou des organisations du secteur de la santé, ont explicitement appelé à faire obstacle au Front national dans les urnes. Certaines, dont l’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire, délivrent une consigne de vote en faveur d’Emmanuel Macron. Rappelons que, comme l’Uniopss, qui réaffirme « ses valeurs et son projet », plusieurs associations avaient refusé de débattre avec la candidate du Front national lors de la présentation de leur plaidoyer préélectoral.