Dans une récente instruction visant à mobiliser les responsables d’académie et les chefs d’établissement pour lutter contre le décrochage scolaire, la ministre de l’Education nationale annonce son intention de réduire encore le nombre de jeunes sortant du système scolaire sans diplôme en le faisant passer de 98 000 – estimation à la rentrée 2016 – à 80 000 à la prochaine rentrée. Najat Vallaud-Belkacem entend tout particulièrement amplifier la réduction du décrochage scolaire à la suite d’un échec à l’examen, regrettant que 21 % des ajournés pour la première fois à l’examen des baccalauréats général et technologique ne se réinscrivent pas l’année suivante.
Pour ce faire, la ministre compte rendre effectif le droit au retour en formation initiale, instauré par la loi du 8 juillet 2013 d’orientation et de programmation pour la refonte de l’école de la République au profit des jeunes de 16 à 25 ans sortis du système scolaire sans diplôme ou sans qualification professionnelle (1). Elle recommande notamment d’intensifier la campagne d’information sur ce dispositif. L’instruction rappelle également l’existence de la prime de reprise d’études d’un montant de 600 €, attribuée en complément de la bourse de lycée, et qui est « encore mal connue », regrette le ministère. Applicable depuis la rentrée 2016, cette mesure s’adresse, pour mémoire, aux jeunes de 16 à 18 ans qui ont abandonné leur formation depuis au moins cinq mois et reprennent des études à finalité professionnelle.
Par ailleurs, l’instruction présente deux nouveaux dispositifs mis en œuvre pour favoriser le maintien en formation :
→ la réinscription des élèves ajournés dans leur établissement d’origine, qui « constitue désormais la règle et sera systématique dès la rentrée 2017 » ;
→ le droit à la conservation des notes étendu pour les séries du baccalauréat général et technologique. Ce droit permet aux candidats ajournés qui préparent à nouveau l’examen dans la même série de conserver les notes égales ou supérieures à 10 pour les cinq sessions qui suivent leur échec. Il doit également être étendu, par décret à paraître d’ici à la fin avril 2017, en cas de changement de série dans les voies générale et technologique ou de spécialité dans la voie professionnelle.
L’instruction signale, par ailleurs, que les fonds sociaux « lycées » seront abondés pour permettre aux établissements de venir en aide aux élèves redoublants qui rencontreraient des difficultés matérielles constituant un frein à la prolongation de leur scolarité.
(1) Voir ASH n° 2887 du 12-12-14, p. 48 et n° 2904 du 3-04-15, p. 40.