Nassim est en classe de première dans un grand lycée parisien. Depuis quelque temps, il ne traîne plus avec ses camarades à la sortie des cours. Il refuse même les vacances au ski que lui propose son meilleur ami. Ce que Nassim cache, c’est qu’il a été placé dans un foyer de l’aide sociale à l’enfance, à Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), depuis que sa mère est morte d’une overdose de médicaments. Voilà l’adolescent écartelé entre deux mondes, son environnement parisien feutré et la chambre de la maison d’enfants, où il broie du noir, seul. Nassim se sent différent des autres jeunes du foyer : il ne parle pas comme eux, ne s’habille pas de la même façon et refuse de toucher aux cigarettes et à la drogue. La seule alliée qu’il trouve – en dehors des éducateurs et de la directrice, à qui il a du mal à accorder sa confiance –, c’est Zawady, une jeune fille dure qui tente de poursuivre des études de médecine malgré son placement. De toutes mes forces raconte cette année passée dans l’établissement et comment cette expérience a changé Nassim.
Le long-métrage n’est qu’en partie une fiction. L’histoire est fortement inspirée de la trajectoire du réalisateur Chad Chenouga, qui a sciemment casté des comédiens ressemblant aux personnes qui ont traversé sa vie. Une histoire qui lui avait inspiré une pièce de théâtre, La niaque, jouée au théâtre des Amandiers en 2011(1). Il y racontait déjà son parcours au foyer et son obsession pour son dossier, conservé dans le bureau de la directrice. Dans le film aussi, tous les subterfuges sont bons pour récupérer ce document retraçant sa vie « misérable ». Une fois qu’il aura mis la main dessus, vaudra-t-il mieux le lire ou bien le détruire – quitte à risquer un placement plus restrictif ?
Chad Chenouga dit de son film qu’il est un « hommage à tous les enfants et adolescents de foyer ».
De toutes mes forces
Chad Chenouga, avec Yolande Moreau et Khaled Alouach – 1 h 38 – En salles le 3 mai