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Accueil des migrants : les associations rappellent l’Etat à l’ordre

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Alors que, sur 10 000 places en centre d’accueil et d’orientation (CAO), « 2 500 fermetures de places ont été annoncées entre le 1er avril et le 1er juillet, avec un engagement de l’Etat à reconstituer ce parc en totalité, nous constatons une faible mobilisation des préfets, du fait de la période » des élections présidentielle et législatives, déplore Florent Guéguen, directeur général de la Fédération des acteurs de la solidarité. Une inquiétude qui a conduit les associations, reçues le 18 avril par les directeurs de cabinet de la ministre du Logement et du ministre de l’Intérieur, à demander aux préfets et aux collectivités locales « une implication sans faille dans ce dispositif ».

Pression sur le dispositif

Malgré les efforts et des engagements réitérés lors de cette réunion, le risque est de « se retrouver en juin avec des campements reconstitués à Paris et dans les Hauts-de-France du fait d’une carence liée à cette période », prévient Florent Guéguen, appelant les services de l’Etat, ainsi que la prochaine équipe gouvernementale, à « ne pas baisser la garde » sur l’ouverture de CAO et de centres d’hébergement pour les migrants. D’autant que la mise à l’abri en urgence de plus de 1 000 personnes, après l’incendie du campement de Grande-Synthe (Nord), le 10 avril dernier, et l’engorgement du centre de premier accueil parisien, qui nécessiterait « 300 solutions de sortie par semaine » pour assurer la fluidité des orientations, sont venus renforcer la pression sur le dispositif. Pour les personnes accueillies dans les centres d’hébergement d’urgence « migrants » – qui relèvent très souvent de la procédure Dublin –, « nous avons demandé au ministère de l’Intérieur d’accélérer la possibilité de demander l’asile en France », précise Florent Guéguen.

La fédération souhaite par ailleurs que les CAO soient dotés d’un « statut juridique clair, protecteur pour les personnes » et assurés d’un financement pérenne. Un groupe de travail devrait prochainement plancher sur la question, sous l’égide de la direction générale des étrangers en France du ministère de l’Intérieur. Alors que les CAO sont désormais placés sous l’unique tutelle de ce dernier, « nous allons demander la double tutelle [de l’]Intérieur et [du] Logement afin de conserver un lien avec le code de l’action sociale et des familles et les politiques d’hébergement généraliste, poursuit Florent Guéguen. Dans l’idéal, nous voudrions en transformer une partie en centres d’hébergement d’urgence généraliste et une autre en centres d’accueil pour demandeurs d’asile ».

Après l’incendie du campement de Grande-Synthe, France Terre d’asile avait également rappelé la nécessité d’« anticiper et de construire un dispositif global d’accueil digne, cohérent, correctement dimensionné et proposant en différents points du territoire métropolitain des services analogues ». L’association avait également appelé à remettre en cause l’efficacité du règlement Dublin, « coûteux et en l’état maltraitant », et à faire respecter « les voies de migration légales prévues dans les textes internationaux auxquels le Royaume-Uni est toujours soumis ».

Par ailleurs, l’association Forum Réfugiés-Cosi, qui fait état dans un rapport de plusieurs obstacles à la demande d’asile à la frontière franco-italienne, recommande aux autorités françaises de « fournir toutes les informations nécessaires sur la possibilité de demander l’asile lors des interpellations à la frontière franco-italienne, conformément aux dispositions légales en vigueur ».

Elle attend également que des instructions « claires » soient données aux agents chargés du contrôle aux frontières, afin que le droit fondamental à demander l’asile, « qui ne souffre pourtant d’aucune dérogation », soit respecté. Le 27 avril, cinq associations – Amnesty international, la Cimade, Médecins du monde, Médecins sans frontières et le Secours catholique – ont annoncé leur volonté de poser « les bases d’un travail transfrontalier destiné à répondre de manière concertée à l’urgence des besoins dans la région », avec l’intention d’interpeller les autorités « sur ce contexte durable de crise de l’accueil et de la solidarité en Europe ».

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