L’AD-PA (Association des directeurs au service des personnes âgées) a organisé une conférence de presse le 19 avril afin de dénoncer une campagne présidentielle marquée, selon elle, par l’« âgisme », autrement dit par la discrimination par l’âge. « Alors que la question des personnes âgées et du vieillissement concerne tous les Français, les candidats n’en parlent quasiment pas », déplore Pascal Champvert, président de l’association professionnelle. Il rappelle que, lors du débat télévisé qui a réuni les 11 candidats le 4 avril, seul Jean Lassalle a évoqué le sujet, repris ensuite par Benoît Hamon. « La situation s’est à peine améliorée par rapport aux années précédentes, poursuit-il. La question des personnes âgées est sous-représentée, dévalorisée même. »
Première revendication de l’AD-PA : la mise en place d’une prestation « autonomie », « qu’ont promise successivement Nicolas Sarkozy et François Hollande », afin d’augmenter le nombre de professionnels et de « diminuer le coût insupportable payé par les personnes âgées et leurs familles en établissement ». L’association appelle aussi à interrompre l’augmentation des prix de la prise en charge à domicile. Par ailleurs, « à court terme, alors que nous sommes à la veille d’un conseil de la CNSA [Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie], nous demandons l’arrêt des détournements des crédits [de la caisse] par l’Etat et par les départements », ajoute Pascal Champvert. Enfin, l’AD-PA réclame l’abrogation du décret du 21 décembre 2016 qui prévoit la baisse du tarif « dépendance » dans certains établissements(1).
Le peu de place accordé dans la campagne à l’accompagnement des personnes âgées est aussi souligné par le collectif « Une société pour tous les âges », dont fait partie l’AD-PA. Alors que ses membres ont interpellé les candidats sur les enjeux du vieillissement en leur demandant « des engagements de lutte contre les discriminations liées à l’âge », seuls Benoît Hamon et Emmanuel Macron avaient répondu à la date du 19 avril. Parmi les requêtes du collectif : un droit de compensation des conséquences d’une situation de handicap ou de l’avancée en âge, ou encore « la refonte de la gouvernance du système d’aides et de soins ». Mais « l’absence de réponse de la majorité des candidats témoigne une fois de plus combien ces problématiques majeures restent, au mieux, abordées à la marge, au pire, ignorées des [prétendants] aux plus hautes fonctions de l’Etat, alors qu’elles concernent plus de 15 millions de personnes en France ».