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Sans subir un afflux massif, la France a été plus généreuse en 2016 avec les demandeurs d’asile

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La France a accordé une protection internationale à un nombre record de personnes en 2016 sans pour autant avoir connu un afflux massif de demandeurs d’asile. C’est la principale information qui ressort du traditionnel rapport de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA), publié le 7 avril dernier(1).

Une hausse des demandes d’asile moindre qu’en 2015

Alors que la demande de protection au titre de l’asile et de l’apatridie en France – réexamens et mineurs accompagnants inclus – avait fortement augmenté en 2014 et 2015 (+ 24 %), l’évolution entre 2015 et 2016 a montré une moindre hausse, souligne le rapport. 85 726 demandes ont ainsi été déposées (dont 78 085 premières demandes – mineurs inclus –, 7 325 demandes de réexamen et 30 réouvertures de dossiers clos), ce qui représente une augmentation de 7,1 %. Notons toutefois que, si l’on ajoute les migrants qui ont déposé un dossier en préfecture mais qui relèvent d’un autre pays européen pour l’examen de leur demande, la hausse est de 20 % (97 300 dossiers), selon le ministère de l’Intérieur.

Dans le détail, l’année 2016 est surtout marquée par une poussée des demandes de réexamen (+ 30,6 %) tandis que les premières demandes ont augmenté de 7,8 % et les demandes de mineurs accompagnants ont diminué de 4,6 %.

La France au troisième rang européen

Si on compare aux autres pays européens, la France se situe au troisième rang des pays d’accueil des demandeurs de protection, derrière l’Allemagne (745 150 demandes en 2016, soit + 56,4 % par rapport à l’année précédente) et l’Italie (122 960 demandes, soit + 47,2 %). Dans le même temps, la demande de protection au sein de l’Union européenne a globalement baissé de 4,8 %.

Les pays de provenance des primo-demandeurs d’asile les plus représentés en 2016 ont été, sans surprise, les pays où sévissent des conflits armés internes ou internationaux. Tels le Soudan (au premier rang avec une demande en hausse de 15,8 % par rapport à 2015), l’Afghanistan (au deuxième rang avec une demande en hausse de 166,1 %) et la Syrie (au cinquième rang avec une demande en hausse de 6,2 %). Mais l’office note également un flux conséquent de demandes d’asile en provenance d’Haïti (au troisième rang – + 61,6 %) et d’Albanie (au quatrième rang – + 104,9 %), « aux taux de protection faibles » (2). Tandis que la demande d’asile en provenance du Kosovo a, pour sa part, chuté (– 51,4 %).

La répartition des demandeurs de protection sur le territoire national n’a pas évolué par rapport aux années précédentes. L’Ile-de-France demeure en tête des régions de résidence avec 21 028 demandes de protection enregistrées (hors mineurs accompagnants). Autre donnée notable : pour la première fois depuis 2013, l’âge moyen des demandeurs connaît une baisse à 31 ans (33 ans les deux années précédentes). Un rajeunissement dû à une proportion plus forte de primo-demandeurs âgés de moins de 25 ans. Ces derniers ont en effet représenté 26,4 % de l’ensemble des primo-demandeurs en 2016, contre seulement 21,2 % en 2015. On retiendra encore la nette augmentation de la part des demandes placées en procédure accélérée par les préfectures lors de leur introduction à l’OFPRA : 38,8 % contre 28,4 % en 2015.

Un nombre record de protections accordées

Le nombre de personnes qui ont obtenu une protection internationale en France l’année dernière s’est élevé à 36 553 (mineurs inclus). Soit « une personne par commune française », résume le directeur de l’OFPRA en conclusion du rapport. Un chiffre jamais atteint dans l’histoire de l’asile de notre pays. « Record historique » qui, pour Pascal Brice, « loin d’un afflux massif, marque les progrès du droit d’asile auxquels les agents de [l’office] prennent une part décisive ». Pourcentage très parlant : le taux de protection de l’OFPRA est passé de 9 % en 2013 à près de 30 % en 2016 (et de 20 % à près de 40 % avec la Cour nationale du droit d’asile). L’office, assure son directeur, « protège désormais plus et mieux, en application des seuls critères du droit d’asile ».

Notes

(1) Disponible sur https://www.ofpra.gouv.fr.

(2) Rappelons que l’Albanie est considérée par l’OFPRA comme un « pays d’origine sûr » – Voir ASH n° 2991 du 6-01-17, p. 44.

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