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Un robot dans l’institution ?

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NAO, Leka ou Aloïs font partie de ces robots humanoïdes apparus depuis quelque temps dans les ESMS. Dotés de plus en plus de fonctionnalités, ils servent de support d’animation pour les uns, d’assistants aux personnes fragilisées pour les autres(1).

« On l’aurait volontiers gardé ! », s’exclame Emilie Barillet, directrice de l’EHPAD Domaine de Nazareth, à Troyes. L’an dernier, la société Kompaï avait choisi cet établissement public comme terrain de test pour son robot Aloïs. « Le but était de voir comment il réagissait en milieu vivant. Les professionnels se sont servis de ce robot – qui n’a pas de bras mais est muni d’une caméra et de capteurs – comme d’un compagnon ludique. Il circulait dans la résidence, s’arrêtait devant les chambres des personnes âgées et les informait sur le menu du jour ou le programme d’animation. Nous avons été surpris du bon accueil qu’il a reçu ! »

Animateur adjoint…

Même accueil favorable pour le robot NAO de SoftBank Robotics, à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine). Il y a deux ans, le CCAS a investi 15 000 € (un montant qui comprend un suivi technique pendant cinq ans) afin d’équiper les EHPA de la ville. « Le petit robot (58 cm) change de lieu de vie tous les deux mois avant de revenir à l’Espace seniors, où il sert de médiateur lors d’activités mnésiques, physiques ou ludiques (chant, danse, loto), précise Sébastien Orand, son responsable “animation”. Mais attention, s’il se meut de façon assez gracieuse, le robot n’est pas autonome. Il est piloté à distance par une tablette comprenant des modules qu’il faut personnaliser, ce qui est chronophage. NAO n’est donc pas un suppléant de l’animateur, mais son adjoint ! » Une vraie valeur ajoutée durant les animations, comme à l’EHPAD Lasserre où, quand le robot participe aux activités physiques, l’attention des résidents est décuplée. « Ils n’ont aucune appréhension ou jugement envers NAO, ils ont même de l’affection pour lui », pointe David Jacob, responsable de l’animation, qui a néanmoins des réserves : « Il est assez fragile et sujet à des chutes, et sa batterie n’a une autonomie que d’une heure. »

Depuis un an, NAO est également présent à l’IME Le 3-Mâts de Betton (Ille-et-Villaine). « On trouvait cela intéressant pour les enfants autistes que nous accueillons, précise Vincent Mousset, son directeur, le robot étant vendu avec un logiciel qui permet de faire des exercices de reconnaissance des émotions et des apprentissages scolaires. L’éducateur l’utilise comme un support à la relation, une “marionnette” que les enfants imitent. Ceux-ci mobilisent davantage leur attention avec lui qu’avec un humain. Et ils considèrent NAO comme un copain. » L’IME a investi 6 500 € dans le robot – sans les logiciels et sans support technique, car il travaille en partenariat avec une école d’ingénieurs pour développer les applications spécifiques au public accueilli.

… ou déambulateur

Plus réservée quant à leur utilisation pour des activités d’animation, Aude Letty, déléguée générale de l’Institut du Bien Vieillir Korian, estime que les robots humanoïdes pourraient, à terme, faciliter le travail des soignants. L’institut travaille depuis plusieurs mois avec des ergothérapeutes sur un projet visant à adapter le robot de Kompaï pour l’assistance à la marche. « Déambulateur intelligent » de 1,50 m équipé de poignées de préhension, le prototype est en mesure d’accompagner les personnes âgées dépendantes dans leurs déplacements grâce à une aide à la verticalisation et à un travail sur la stabilité et la réassurance. « Le robot peut se repérer dans l’espace et suivre une trajectoire. Il n’entraîne pas les aînés, mais s’adapte à leur rythme de marche grâce à un radar situé à hauteur de leurs genoux. En phase de test, les retours sont bons. »

Leka, testé dans 5 ESMS

En collaboration avec la start-up Leka, Nexem, l’organisation d’employeurs issue de la fusion du Syneas et de la Fegapei, pilote depuis 2016 et pour trois ans la conception d’applications pour robots afin de répondre aux besoins éducatifs des enfants avec autisme. Le robot sphérique de stimulation multisensorielle Leka, qui se déplace et est interactif, sera testé auprès de cinq établissements de l’Hexagone, parmi lesquels l’IME Le 3-Mâts, à Betton, qui l’a commandé en trois exemplaires. Les applications développées doivent plus particulièrement permettre aux enfants de progresser dans trois domaines : interactions sociales, autonomie, motricité. Elles seront lancées et testées en septembre prochain. L’utilisation de Leka à d’autres formes de handicaps sera également envisagée.

Notes

(1) Voir la rubrique « Vos idées » dans ASH n° 2954 du 1-04-16, p. 34.

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