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Des anciens d’OASIS témoignent

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Marie-Odile Pilain, Samuel Bernard et Ludovic Sabatier ont intégré le dispositif OASIS à l’Ifocas-IRTS en Languedoc-Roussillon. Ils racontent comment ils se sont sentis soutenus et accompagnés dans leur parcours de reconversion.

Quand elle a intégré le dispositif OASIS Handicap, en 2015, Marie-Odile Pilain, qui avait travaillé de longues années comme aide-soignante à l’hôpital et comme aide à domicile, savait qu’elle voulait être aide médico-psychologique (AMP). Ses six semaines de stage dans un établissement médico-social ont débouché sur un contrat d’apprentissage. Elle attend aujourd’hui ses résultats au diplôme d’accompagnant éducatif et social. Et elle a d’ores et déjà des perspectives d’emploi.

Artisan multiservices à domicile depuis sept ans, Samuel Bernard était dans une démarche de reconversion avec Cap emploi quand il a intégré OASIS en 2016, en même temps que 12 autres personnes. Il avait pensé au départ devenir moniteur-éducateur, mais il s’est rendu compte dans le cadre de la préformation qu’il pouvait prétendre au diplôme d’Etat d’éducateur technique spécialisé. « Le dispositif m’a donné de l’assurance », explique-t-il. Il souhaitait faire sa formation en alternance. A cause de ses problèmes de santé, le médecin du travail lui a conseillé de la décaler de un an. En attendant, il cherche du travail, via un contrat aidé.

« Un tremplin »

Après une greffe au genou et une offre de reclassement dans son entreprise refusée car jugée « indécente », Ludovic Sabatier, qui avait travaillé sur une plateforme logistique, pensait à une reconversion dans le social. Entré en 2014 dans le dispositif, il s’est vu conseiller le diplôme de moniteur-éducateur. « Au départ, c’était un peu utopique !, s’exclame-t-il. Il a fallu une remise à niveau scolaire, car j’avais décroché de l’école depuis belle lurette. » Après cette préqualification, il a intégré le centre d’entraînement aux méthodes d’éducation active (CEMEA) du Languedoc-Roussillon et a travaillé pendant ses congés en maison-relais, en institut thérapeutique, éducatif et pédagogique (ITEP) et dans les maraudes du SAMU social. Son diplôme obtenu – « avec plus de 15 sur 20 de moyenne », précise-t-il – et après des remplacements, il a été embauché en décembre 2016 en contrat à durée déterminée au foyer d’hébergement d’urgence de la résidence Acala de l’association L’Avitarelle, à Montpellier.

Tous portent un regard positif sur le dispositif. Marie-Odile Pilain juge « très bénéfique » cette expérience, notamment parce qu’elle s’est retrouvée avec des personnes reconnues elles aussi comme travailleurs handicapés. « On dépose son handicap, on le met de côté. Cela prend plus ou moins de temps, selon les gens. Mais au bout de un mois, voire un mois et demi, plus personne n’en parle, explique-t-elle. Nous étions 15 et on s’entraidait. » Elle a gardé le contact avec certains « anciens » de sa promotion, dont deux ont décroché un contrat à durée indéterminée.

« OASIS, c’est un tremplin. Il m’a permis d’aborder mes deux années de formation de moniteur-éducateur au centre des CEMEA un peu plus serein, grâce à la remise à niveau et au stage », explique Ludovic Sabatier. « Ce dispositif est une formation intéressante et variée. On se sent vraiment soutenu », souligne dans le même sens Samuel Bernard. Il reconnaît pourtant que ce n’est pas facile, surtout quand, comme lui, il a fallu travailler parallèlement. « Au départ, il faut être conscient qu’on retourne sur les bancs de l’école, qu’on devra être assidu et qu’il faudra parfois rester sept heures assis, tient-il à préciser. J’ai bien vu la fatigue d’une mère de famille qui devait aussi s’occuper de ses trois jeunes enfants ou celle de quelqu’un qui faisait 120 km par jour pour aller en cours. On met sa vie entre parenthèses, il faut le savoir ! »

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