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Destruction du camp de Grande-Synthe : les CAO sollicités

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L’enquête menée par les autorités dira ce qui, dans la nuit du 10 au 11 avril, a conduit au déclenchement d’un incendie dans le camp de la Linière, à Grande-Synthe, dans la banlieue de Dunkerque (Nord). Toujours est-il qu’au petit matin, il ne restait plus qu’une grosse soixantaine de chalets en bois sur les 300 que comptait le camp, ouvert en mars 2016 à l’initiative du maire de la commune, Damien Carême (Europe Ecologie-Les Verts), et de Médecins sans frontières (MSF), pour venir en aide aux migrants qui vivaient dans un bidonville à proximité, dans des conditions extrêmement précaires.

Rapidement, trois gymnases ont été réquisitionnés à Grande-Synthe pour mettre à l’abri environ 500 migrants, soit tout juste le tiers des 1 500 personnes recensées dans le camp. Le préfet du Nord, Michel Lalande, craignant notamment pour la sécurité de ceux qui « errent sur les grands axes routiers », a affirmé chercher « à consolider l’accueil d’urgence qui nous permet[tra] de faire une mise à l’abri sur plusieurs jours [sans] pénaliser les habitants de cette ville ». L’ouverture d’un quatrième gymnase, à Dunkerque, a été annoncée le 11 avril par la ministre du Logement, Emmanuelle Cosse, ce qui devait porter à un millier le nombre de personnes prises en charge. « Nous travaillons à la mise à l’abri de 150 migrants afghans supplémentaires, repérés hors de la ville », a-t-elle également affirmé, selon l’AFP, avant d’ajouter qu’à partir du 12 avril, des départs seraient organisés vers divers centres d’accueil et d’orientation (CAO) sur le territoire, et prévoyant une accélération du mouvement pour les publics vulnérables (familles avec jeunes enfants, femmes enceintes…).

Derrière cette décision se dessine l’avenir du camp de la Linière. Le nouveau ministre de l’Intérieur, Matthias Fekl, arrivé sur place avec Emmanuelle Cosse dans l’après-midi du 11 avril, a été clair : « Il n’y aura pas de reconstruction de nouveau campement ici, rapporte l’AFP. Il faudra, avec les élus et les associations, trouver les bonnes solutions. » Mais les positions divergent. La maire de Calais, Natacha Bouchart (LR), estime que cette destruction lui donne « une nouvelle fois raison », elle qui prônait depuis plusieurs semaines le démantèlement du camp de la Linière au profit des CAO. Le maire de Grande-Synthe, Damien Carême, n’est pas de cet avis. Bien que « particulièrement affecté, compte tenu des efforts déployés pour en arriver là », il estime que la destruction du camp n’est pas synonyme d’échec. La Linière permettait aux populations réfugiées de vivre dans les conditions d’un camp humanitaire, ce qui en faisait un modèle, y compris chez les voisins européens.

Seulement, avec le démantèlement du camp de la « jungle » de Calais, le nombre de ses résidents a crû jusqu’à 1 500, pour une capacité d’accueil de 700. Le 17 mars dernier, la commune, l’Etat – représenté par la ministre du Logement – et l’Association des Flandres pour l’éducation, la formation des jeunes et l’insertion sociale et professionnelle (AFEJI) – agréée pour gérer le camp – avaient signé un avenant de six mois à la convention de gestion établie en mai 2016. A cette occasion, la ministre avait annoncé que « cet avenant ne sign[ait] en rien la disparition du camp après le 31 août, lorsqu’il arriver[ait] à terme », mais que ce dernier n’avait « pas vocation à perdurer » et devait être considéré comme « une solution temporaire ». La commune s’était, pour sa part, engagée à revenir à un effectif « normal ». Avec la destruction du camp, le sujet n’est plus d’actualité.

Pour France terre d’asile et L’Auberge des migrants, qui se sont exprimées au lendemain de l’incendie, une partie de la solution réside dans la réouverture des voies d’immigration légales avec le Royaume-Uni, notamment pour les mineurs. La Cimade, qui assure une permanence d’accès aux droits installée dans la ville de Grande-Synthe, réitère sa demande de créer plusieurs lieux d’accueil humanitaire dans le Calaisis et le Dunkerquois.

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