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Quartiers prioritaires : l’ONPV relève des points positifs, malgré une situation préoccupante

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L’Observatoire national de la politique de la ville (ONPV) dresse, pour la deuxième fois depuis son installation en janvier 2016(1), un panorama de la situation économique et sociale des 1 514 quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV). Son rapport 2016 a été remis au ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports et à la secrétaire d’Etat chargée de la politique de la ville le 6 avril(2). Il s’articule autour de trois études et de 27 fiches synthétiques sur chacun des trois piliers de la politique de la ville (la cohésion sociale, le cadre de vie et l’emploi), ainsi que sur les moyens financiers qui y sont consacrés. Si l’état des lieux reste globalement préoccupant, l’observatoire note quand même quelques améliorations.

Légère baisse du chômage

La situation de l’emploi dans les quartiers prioritaires de la ville en 2015 s’est stabilisée par rapport à 2014 avec une diminution du taux de chômage de 0,3 %, note l’ONPV. « Statistiquement, si cette baisse n’est pas significative pour conclure à une réelle baisse du chômage dans les quartiers prioritaires, les principaux indicateurs relatifs à l’emploi et à l’activité semblent se stabiliser en 2015, après une dégradation continue enregistrée depuis le début de la crise économique », explique le rapport. Toutefois, selon les catégories, les tendances d’évolution sont plus ou moins marquées. En effet, si le taux de chômage de 2015 est globalement stable, celui des personnes ayant un niveau d’études supérieur ou égal à bac + 2 passe, dans les QPV, de 18,8 % en 2014 à 15,9 % en 2015, soit une baisse de près de trois points. Chez les jeunes de moins de 30 ans, il diminue de 2,5 points pour atteindre 35,9 % en 2015. Même constat pour les non-immigrés pour lesquels le chômage aurait également tendance à baisser, relève l’observatoire. En revanche, pour les immigrés (nés étrangers à l’étranger), le taux de chômage reste à un niveau élevé (plus de 30 % en 2015) et tendanciellement en augmentation de 2,2 points par rapport à 2014.

Ces points relativement positifs ne doivent cependant pas masquer le décalage entre les QPV et le reste du territoire. En 2015, la situation vis-à-vis de l’emploi reste « très dégradée » dans les quartiers prioritaires et les écarts demeurent importants entre ces territoires et le reste des « unités urbaines ». Le taux de chômage des 15-64 ans est ainsi de plus de 16 points supérieur dans les QPV à celui du reste du territoire (26,4 % contre 10,1 %).

Impact sur la mixité sociale

L’observatoire constate aussi que le programme national de rénovation urbaine (PNRU) a un impact sur l’offre d’habitat et la mixité sociale. Les quartiers bénéficiaires d’une opération de rénovation urbaine entre 2003 et 2013 présentent en effet une offre de logements plus diversifiée mais une baisse de la part de logements sociaux qui passe de 61,1 % à 57,7 %. Ce recul est consécutif à la démolition d’environ 15 % du parc de logements sociaux et à la reconstruction sur site d’environ la moitié seulement de ces logements sociaux, explique l’ONPV. En outre, environ 40 000 logements privés ont été construits dans les quartiers en rénovation urbaine et dans leur environnement immédiat, qui participent à la diversification de l’habitat, observe-t-il. « L’ampleur de cette dynamique peut à ce stade (2013) sembler modeste, mais elle recouvre une tendance qui devrait se poursuivre avec l’achèvement du PNRU », souligne l’observatoire.

Le rapport note par ailleurs une légère baisse du niveau de pauvreté du fait de la rénovation urbaine. Entre 2003 et 2013, la part de ménages les plus modestes évolue de 45,6 % à 45,9 % dans les quartiers en rénovation urbaine, tandis qu’elle augmente de 40,6 % à 42,0 % dans les autres zones urbaines sensibles (ZUS). De plus, la part des ménages « les plus riches » passe de 10 % à 9,8 % dans les quartiers en rénovation urbaine et de 11,6 % à 11,1 % dans les autres ZUS. « C’est la différence entre ces deux évolutions qui permet de statuer sur l’effet positif du PNRU », explique l’observatoire.

Notes

(1) Voir ASH n° 2896 du 6-02-15, p. 39.

(2) Disponible sur www.onpv.fr.

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