La Feantsa (Fédération européenne d’associations nationales travaillant avec les sans-abri) dénonce « les politiques toujours plus restrictives de l’Union européenne en matière d’accueil des réfugiés et des migrants », fait savoir la Fédération des acteurs de la solidarité, relayant un communiqué de l’organisation dont elle est membre. Dans son collimateur : les recommandations du 7 mars de la Commission européenne visant à « rendre les retours plus effectifs » dans le cadre de la mise en œuvre de la directive « retour » du 16 décembre 2008. Le texte invite notamment à mobiliser « au besoin, les services répressifs et d’immigration, et [à] coordonner les actions avec les autorités judiciaires, les autorités de rétention, les systèmes de tutelle et les services médico-sociaux, afin de s’assurer de disposer de réponses pluridisciplinaires rapides et adéquates de toutes les autorités intervenant dans les procédures de retour ».
Pour la Feantsa, « il est inconcevable que les acteurs de l’accompagnement social participent de près ou de loin à la gestion des flux migratoires. Elle refuse que les associations ou les organismes gestionnaires de centre d’hébergement “fassent le tri” parmi leurs résidents, et s’oppose à toute demande de transmission d’information aux pouvoirs publics afin de mener ces politiques. Elle estime que ces politiques exacerbent le climat de xénophobie en Europe, et qu’elles contribuent à la défiance qui peut exister entre le secteur du sans-abrisme et celui de l’accueil des migrants (dans beaucoup de pays européens il s’agit souvent de deux secteurs distincts) », rapporte la Fédération des acteurs de la solidarité. La Feantsa formule plusieurs demandes, dont celle de ne pas impliquer les services sanitaires et sociaux dans les procédures qui menacent leurs principes de solidarité et de respect des droits humains.