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« Un outil de promotion de la santé à destination du public âgé précaire »

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L’établissement public Santé publique France, issu de la fusion de trois agences sous la tutelle du ministère de la Santé(1) en mai 2016, vient de lancer le dispositif « Bonne journée, bonne santé », qui s’adresse aux professionnels de la santé, du médico-social et du social intervenant auprès des personnes âgées en situation de précarité. Explications de Dagmar Soleymani, chargée d’étude scientifique au sein de l’unité « personnes âgées et populations vulnérables » de la direction de la prévention et de la promotion de la santé de cette nouvelle agence.
Quelle a été la genèse du projet ?

Depuis 2011, l’INPES [Institut national de prévention et d’éducation pour la santé], devenu Santé publique France, a mis en place, en partenariat avec les régimes de retraite (CNAV, MSA, RSI, AGIRC-ARRCO), le programme d’information sur la santé « Pour bien vieillir » s’adressant aux personnes de 55 ans et plus, ainsi qu’aux professionnels du médico-social et du social. Lors du renouvellement de la convention en 2014, les partenaires, attentifs à la question des inégalités sociales de santé, ont souhaité travailler sur la population des personnes âgées en situation de précarité, qu’elle soit sociale, financière ou culturelle, car il s’agit d’un public souvent difficile à toucher dans le cadre des actions habituelles de prévention et de promotion de la santé. Nous avons d’abord fait un état des lieux pour voir ce que d’autres acteurs font dans ce domaine. Cela nous a permis de constater qu’il existe peu d’outils universels de promotion de la santé à destination des personnes âgées en situation de précarité, même si des initiatives locales, adaptées à des contextes spécifiques, ont pu être identifiées. Autre constat, ce public préfère parler des questions de santé avec une personne de confiance (travailleur social, professionnel d’une association, d’un CCAS [centre communal d’action sociale], d’un CLIC [centre local d’information et de coordination gérontologique] …). Une fois que cette dernière a pu enclencher un dialogue avec la personne âgée, elle peut valoriser certains comportements acquis et lui suggérer d’adopter certains comportements protecteurs de santé.

Comment a-t-il été construit ?

L’objectif a été d’outiller le professionnel afin qu’il ait des supports pour ancrer ses recommandations. Il dispose d’une série de « cartes de dialogue », illustrées par des dessins qui évoquent des situations du quotidien (une poignée de mains pour illustrer le lien social, un stéthoscope pour le monde médical…). Trente-huit situations sont passées en revue autour de six thématiques : alimentation, activité physique, prévention santé, activité cérébrale, vie affective et sociale, logement. Le professionnel a aussi un livret d’accompagnement avec des informations spécifiques sur le thème du « bien vieillir » dans un contexte de précarité, ainsi que des fiches conseils qui résument l’essentiel de ce thème et fournissent des éléments de réponse à transmettre à la personne âgée ainsi que les ressources existantes, comme des sites Internet référents. L’ensemble des supports a fait l’objet d’un test qui a permis de valider l’adéquation du dispositif avec les attentes des personnes âgées et des professionnels.

Comment ces outils sont-ils utilisés ?

Le livret va être consulté avant l’entretien avec la ou les personnes âgées, car ce dispositif peut convenir à des entretiens individuels et collectifs. Ensuite, pendant la rencontre, les cartes vont être utilisées comme support au dialogue avec la personne âgée : l’idée est qu’elles fassent émerger les points sur lesquels le professionnel va plus particulièrement insister. Pour la personne âgée en situation de précarité, nous avons créé une affichette « Agir au quotidien », avec 15 messages de prévention et des émoticônes autocollantes qu’elle va pouvoir utiliser à la fois pour valider ses bonnes pratiques et les points sur lesquels elle est encouragée à améliorer ses comportements protecteurs. Le professionnel lui remet aussi un calendrier perpétuel qui va l’aider à se projeter dans l’avenir (noter des rendez-vous, le contact d’une association…), lui donner des objectifs pour les semaines et les mois à venir en inscrivant les comportements protecteurs dans la durée et, de cette façon, rendre visibles les actions évoquées, coconstruites avec le professionnel.

Quel est le mode de diffusion ?

Nous avons identifié un réseau de 30 000 acteurs à qui nous avons adressé un quatre pages présentant le dispositif(2). Les professionnels intéressés peuvent ensuite commander le kit avec tous les outils évoqués.

Notes

(1) L’INPES, l’InVS et l’EPRUS – Voir ASH n° 2959 du 6-05-16, p. 37.

(2) Détails sur www.pourbienvieillir.fr/bonne-journee-bonne-sante.

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