Alors que les premiers bénéficiaires des contrats d’avenir, dispositif créé en 2012 en direction des jeunes de 16 à 25 ans peu ou pas qualifiés, en sont sortis au début de l’année 2016, la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES) et la délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle (DGEFP) ont étudié leur situation six mois après la fin de l’aide de l’Etat, soit au cours du second semestre 2016. Les résultats viennent d’être publiés par la DARES(1).
« Au premier trimestre 2013, 8 900 jeunes sont entrés en emploi d’avenir non marchand et 300 en emploi d’avenir marchand », précise l’étude. Tous n’ont pas passé trois ans dans cet emploi : certains l’ont quitté prématurément, d’autres ont bénéficié d’un contrat d’une durée inférieure à trois ans et qui n’a pas été renouvelé. Au total, pour seulement 43 % d’entre eux, l’emploi d’avenir a duré trois années entières. Compte tenu du faible nombre des contrats du secteur marchand, « seule l’insertion des sortants d’emplois d’avenir non marchands est ici décrite et comparée avec celle des jeunes sortant de CUI-CAE [contrat unique d’insertion-contrat d’accompagnement dans l’emploi] de même niveau de formation ». Parmi ce public, 51 % étaient en emploi six mois après la fin de leur contrat, principalement en contrat aidé (46 %). Les 5 % restants étaient en formation. L’accès à l’emploi durable (CDI, CDD de plus de six mois, titularisation dans la fonction publique et travail indépendant) atteint une proportion de 37 %.
Le taux d’insertion dans l’emploi est plus élevé pour les jeunes restés plus longtemps en emploi d’avenir : 58 % pour ceux dont le contrat a duré trois ans contre 46 % pour les contrats de un à moins de trois ans et 37 % si le contrat a duré un an ou moins. De même, le taux d’insertion des jeunes ayant suivi une formation est de 54 %, contre 36 % pour ceux qui n’en ont pas suivi. Par ailleurs, « les personnes qui ont effectué leur emploi d’avenir dans une collectivité territoriale ont plus de chances de rester dans leur structure à l’issue de leur contrat (33 %) que celles qui étaient dans une association (24 %) ». Les jeunes sortis d’un emploi d’avenir non marchand début 2016 ont un taux d’insertion dans l’emploi équivalent à celui des jeunes sortis de CUI-CAE de même niveau de formation, mais leur insertion dans l’emploi durable et non aidé est plus importante.
La DARES vient d’ailleurs de publier une autre étude consacrée aux objectifs et au bilan des contrats aidés depuis leur création dans les années 1980(2).
Au fil du temps, « les modifications des dispositifs marquent souvent la volonté d’atteindre de nouveaux publics jugés prioritaires » : jeunes sans qualification ou sans expérience professionnelle, chômeurs de longue durée, habitants des quartiers prioritaires de la ville et, plus récemment, seniors. « Les contrats aidés sont également utilisés en tant qu’instruments de politique d’aménagement du territoire, relève la DARES. Des objectifs en matière d’accès aux dispositifs des résidents des quartiers prioritaires sont notamment affichés. »
Sur l’emploi, l’impact est « positif à court terme ». Et accroître le nombre de contrats aidés en période de ralentissement économique « a des effets favorables sur l’emploi et le chômage ». Ainsi, « six mois après leur sortie de CUI, 74 % des anciens bénéficiaires trouvaient que le contrat aidé leur avait permis de se sentir utiles et de reprendre confiance, et cela particulièrement pour les bénéficiaires d’un contrat non marchand ». En revanche, à moyen terme, l’étude note « une amélioration limitée de l’insertion professionnelle des bénéficiaires ». Les effets « semblent plus mitigés, mais il nous manque un suivi des bénéficiaires sur une période plus longue pour s’assurer de leur insertion à l’issue du contrat », concluent les auteurs.
(1) « Les jeunes sortant d’emplois d’avenir non marchands : quelle insertion dans l’emploi six mois après ? » – DARES analyses n° 19 – Mars 2017 – Disponible sur
(2) « Les contrats aidés : quels objectifs ? Quel bilan ? » – DARES analyses n° 21 – Mars 2017 – Disponible sur