Renforcer les compétences parentales afin de prévenir les conduites addictives des enfants et des adolescents : c’est l’objet du « programme de soutien aux familles et à la parentalité », initialement développé aux Etats-Unis et qui a pour objectif d’aider les familles « à développer des facteurs de protection et à mettre en place un climat familial positif ». En France, une première expérimentation réussie auprès des familles ayant des enfants âgés de 6 à 11 ans menée par le Comité départemental d’éducation à la santé des Alpes-Maritimes a donné lieu à un déploiement national. Ce programme est maintenant expérimenté pour les 12-16 ans, également en vue d’une généralisation.
Menée jusqu’en juin 2017, cette expérimentation, coordonnée par la Fédération addiction et financée par la Fondation de France, la direction générale de la santé et la Mildeca et la Mildeca(1) se déroule sur trois sites – Bordeaux, Armentières (Nord) et Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) –, portée à chaque fois par une consultation « jeunes consommateurs ». Plusieurs critères ont été retenus pour le choix des familles (8 à 12 par sites) : pour les parents une préoccupation vis-à-vis des conduites addictives, « existantes ou à venir », de leurs enfants, l’« expression de difficultés vis-à-vis de la parentalité » et la compréhension de la langue française. Ceux retenus par les jeunes sont l’existence d’un « usage à risque » (ayant par exemple entraîné un passage aux urgences), la consommation de tabac, un « usage d’écran et de jeux vidéo jugé problématique par les parents » ou encore des « vulnérabilités spécifiques » (décrochage scolaire, isolement, faibles compétences psychosociales…). En revanche, n’ont pas été retenus des adolescents présentant des « conduites addictives sévères » et/ou des troubles psychiatriques. « Le programme se déroule en 14 sessions interactives de deux heures hebdomadaires proposant un temps séparé pour les adolescents et les parents puis un temps en famille », précise la Fédération addiction.