La violence, la rétention ainsi que l’accès aux soins de santé et aux systèmes d’éducation figurent parmi les principaux problèmes que rencontrent les enfants migrants et réfugiés. Telle est la conclusion d’un nouveau rapport thématique du représentant spécial du secrétaire général du Conseil de l’Europe sur les migrations et les réfugiés, Tomáš Bocek, publié le 22 mars(1).
Au regard des visites qu’il a effectuées en 2016 en Grèce, en République de Macédoine, en Turquie, dans le nord de la France (à Calais et Grande-Synthe) et en Italie, le représentant spécial du secrétaire général prône des mesures urgentes afin de trouver des alternatives à la rétention des enfants et de garantir des conditions de vie minimales dans les camps, avec par exemple des sanitaires séparés pour les femmes et pour les hommes, un meilleur éclairage et des espaces adaptés aux enfants afin d’éliminer les risques d’abus sexuels.
Dans son rapport, Tomáš Bocek relève aussi l’absence de mesures appropriées pour évaluer l’âge des enfantset préconise donc la mise en œuvre de procédures d’identification adaptées prenant en compte des critères psychosociaux permettant de déterminer leur âge et d’éviter qu’ils ne soient traités comme des adultes.
Le représentant du Conseil de l’Europe recommande également de placer chaque enfant, le plus tôt possible, sous la protection d’un tuteur, afin de limiter les risques de disparition ou d’exploitation sexuelle.
Il note également que les enfants se trouvent souvent écartés de fait des procédures de relocalisation de migrants et que les procédures de regroupement familial sont trop longues. Tomáš Bocek relève en outre des lacunes en matière d’éducation, puisqu’à peine 50 % des enfants réfugiés vont à l’école primaire et qu’ils sont encore moins nombreux à y aller dans les « hotspots » et les camps d’accueil d’urgence.
Enfin, le rapport suggère une « transition plus souple » pour éviter « qu’un enfant non accompagné qui atteint l’âge de 18 ans [puisse] soudainement être transféré vers des installations pour adultes et perdre presque toutes les aides dont il bénéficiait, voire même se retrouver à la rue sans aucune assistance ».
(1) Rapport disponible sur