La CNSA dresse le bilan d’activité 2015 des GEM

En 2015, la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), via les agences régionales de santé (ARS), a financé le fonctionnement de 394 groupes d’entraide mutuelle (GEM) pour un montant total de 30 millions d’euros, ce qui représente 92 % de leur financement. C’est ce qui ressort du bilan d’activité de ces groupes récemment rendu public par la CNSA(1). Pour mémoire, depuis 2011, la caisse assure la gestion de ce dispositif qui est financé sur son budget. A partir des crédits qu’elle délègue, les ARS allouent les subventions aux GEM qui respectent le cahier des charges fixé par un arrêté du 13 juillet 2011, modifié en 2016(2). La CNSA indique que, pour 2015, l’ensemble des GEM a été recensé et renseigné, ce qui garantit « une vision exhaustive et juste de leur financement, de leur fonctionnement, de leur organisation ».

En 2015, les groupes d’entraide mutuelle ont bénéficié de 1 million d’euros en plus. Cette enveloppe supplémentaire a permis de revaloriser leur subvention, qui était jusqu’ici inférieure à 75 000 €. Chaque dispositif a en effet été financé en moyenne à hauteur de 76 142 €. Ce montant dépasse ainsi pour la première fois le plafond théorique fixé à 75 000 € et permet aux GEM d’intégrer les augmentations liées à l’inflation (masse salariale, augmentation générale du coût de la vie).

Depuis 2005, le financement des GEM a été multiplié par plus de six, souligne la CNSA. Cela témoigne, selon elle, de « l’engagement fort des pouvoirs publics » sur ce dispositif. Engagement qui se traduit également par le nombre total de GEM existants en 2015 : aux 394 GEM financés par les crédits qui leur sont consacrés s’ajoutent 19 GEM que les ARS ont choisi de financer soit avec l’enveloppe allouée par la CNSA, soit avec d’autres crédits disponibles.

26 909 personnes ont fréquenté les groupes d’entraide mutuelle en 2015, soit une moyenne de 67 personnes par GEM, ce qui est stable par rapport à 2014. La CNSA note cependant que le détail est plus nuancé : les groupes déclarant un public spécifique voient leur fréquentation augmenter. Ainsi, la fréquentation moyenne des GEM destinés aux traumatisés crâniens ou aux personnes présentant des lésions cérébralesacquises est en augmentation de 13 % par rapport à 2014 et de 35 % par rapport à 2011. La fréquentation des GEM destinés aux personnes présentant des troubles psychiques progresse, quant à elle, de 7 % par rapport 2014. En revanche, la fréquentation des GEM ne déclarant pas de public spécifique est en baisse (23 usagers de moins qu’en 2014 en moyenne).

Près de 36 % des personnes fréquentant les groupes y viennent plusieurs fois par semaine. Globalement, la fréquentation moyenne des personnes a augmenté de 11,3 % entre 2009 et 2015, passant de 60 à 67 personnes. Par ailleurs, outre les usagers, 17 personnes (amis, famille proche) en moyenne participent de manière régulière aux activités des GEM (contre 16,8 en 2014). Cependant, la caisse souligne que, dans plus d’un quart des groupes, seuls les usagers participent de manière régulière à leurs activités. Près de 33 % des GEM sont ouverts le dimanche de manière ponctuelle ou régulière, 92 % organisent des activités ponctuelles le week-end, et 79 % proposent à leurs usagers d’effectuer des activités le samedi ou le dimanche, voire les deux jours, ce qui représente une augmentation de 2 % par rapport à 2014 et de 9 % par rapport à 2011.

285 GEM ont indiqué avoir des animateurs bénévoles, ce qui correspond en moyenne à environ quatre animateurs bénévoles par GEM.

Le nombre moyen d’adhésions annuelles pour un GEM est stable par rapport à 2014 : 46 personnes en moyenne (28 dans les GEM pour personnes cérébrolésées et 49 dans ceux destinés aux personnes handicapées psychiques). En outre, le bilan d’activité relève que près de 97 % des GEM ont un document d’adhésion de type livret d’accueil, règlement de fonctionnement ou contrat d’accueil, soit un pourcentage stable par rapport à 2014.

Selon la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie, plus de 90,6 % des GEM sont constitués en association d’usagers, soit une légère augmentation de 1,6 % par rapport à 2014 (mais + 16,6 % par rapport à 2011). Et 33 groupes prévoyaient de se constituer en association d’usagers, dont 15 en 2016. En outre, près de 95,3 % des GEM ont signé une convention de parrainage. Rappelons que, selon le cahier des charges des GEM, le financement accordé par les ARS est conditionné à l’engagement du groupe de se constituer en association d’usagers et de conclure une convention de parrainage de manière à faciliter son bon fonctionnement(3). Le bilan relève aussi que, en 2015, pour 31,7 % des GEM (soit 131), le signataire de la convention de financement est le parrain, soit une baisse de 2,8 % par rapport à 2014 (et de 19,3 % par rapport à 2011). A contrario, le nombre de conventions de financement dont le signataire est une association d’usagers est en augmentation de 15,2 % par rapport à 2011, ce qui confirme l’augmentation déjà entrevue en 2014.