Docteure en médecine et en droit, experte judiciaire en médecine légale et en psychiatrie, Liliane Daligand est aussi, depuis plus de trente ans, la présidente d’une des premières structures d’hébergement ayant été ouvertes en France pour accueillir les femmes avec enfants victimes de violences au sein du couple. Autant dire que l’auteure était bien placée pour proposer un essai aussi complet que possible sur les violences conjugales dans le format bref de la collection « Que sais-je ? ». Outre un état des connaissances sur cette « guerre civile dans la famille », dont les femmes et les enfants sont les premières victimes – mais qui n’épargne pas totalement les hommes –, l’ouvrage fourmille d’informations concrètes et précises pour améliorer le repérage et la prise en charge médicale, sociale et judiciaire des victimes et des agresseurs (tableaux cliniques des enfants exposés aux violences conjugales selon leur âge, modèles de certificat médical et d’attestation pour agir en justice…). De son expérience auprès des auteurs – entre 2006 et 2014, près de 700 lui ont été adressés en consultation par l’administration judiciaire –, Liliane Daligand conclut que l’origine de la violence au masculin est à rechercher « dans l’enfance du sujet, dans l’échec de sa structuration masculine ». Cet échec est fonction des vicissitudes de la relation de l’intéressé avec sa mère et « plonge ses racines dans les trois ou quatre premières années de la vie du bébé ». L’homme auteur de violences, explique Liliane Daligand, « est souvent uni par un lien pathologique à une mère qui garde pour elle seule son fils, son éternel enfant ».
Les violences conjugales
Liliane Daligand – Ed. PUF – 9 €