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Présidentielle : l’APF et la FNATH formulent leurs propositions

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« Les années passent, les politiques alternent et les problèmes demeurent. » C’est le constat d’Alain Rochon, président de l’Association des paralysés de France (APF), en préambule des propositions présentées par l’organisation, le 20 mars, à destination des candidats au scrutin présidentiel, sous le titre « 2017-2022. Changeons de cap ! Pour une société inclusive et solidaire ». Dans le cadre de la campagne, l’APF avait déjà critiqué le bilan du quinquennat, en novembre dernier(1), après avoir lancé, en juin, une mobilisation citoyenne en ligne, #2017Agirensemble.

C’est à partir de cette plateforme consultative que l’association porte aujourd’hui « cinq mesures phares et 40 propositions prioritaires », qui visent, dans les grandes lignes, à créer un fonds public « Objectif accessibilité 2017-2022 » pour les lieux publics, les transports, les logements, les centres de soins, mais aussi à permettre « une éducation inclusive adaptée aux besoins spécifiques de chaque enfant ». L’APF souhaite aussi un plan d’action pluriannuel de lutte contre le chômage des personnes en situation de handicap et un revenu individuel d’existence pour les personnes en situation de handicap ne pouvant pas travailler, ainsi qu’un « “risque autonomie” afin de financer l’intégralité des dépenses liées aux aides à l’autonomie, quelle que soit l’origine de la situation de handicap et quel que soit l’âge ».

Loin de s’être améliorée, la situation des personnes handicapées en matière d’accessibilité est « restée stable », voire s’est « plutôt détériorée » depuis dix ans, estiment les intéressés dans l’enquête « Elections 2017 et handicap », rendue publique le 15 mars. Cette consultation a été menée, en février, par l’APF avec l’IFOP, auprès de 4 850 personnes – dont trois quarts en situation de handicap et un quart de proches –, via un questionnaire en ligne, et complétée par un sondage « grand public » auprès d’un millier de personnes représentatives de la population. Pas moins de 65 % des personnes handicapées considèrent que leur niveau de vie s’est plutôt dégradé, et plus de la moitié (52 %) estiment que c’est le cas de leur accès à la vie professionnelle. Elles sont aussi majoritaires à juger que la prise en charge des aides à l’autonomie s’est plutôt détériorée ou est restée stable (respectivement 48 % et 35 %), de même que l’accès aux soins en général (42 % et 39 %). En outre, 76 % n’ont pas constaté d’amélioration, ces dernières années, dans la compensation de leur handicap. Elles accordent « une priorité nette à la dimension pécuniaire » dans les actions à mettre en œuvre : allocations suffisantes pour sortir de la pauvreté, financement des aides humaines et matérielles… Pour le grand public, la priorité réside plutôt dans leur accès à l’emploi (39 %) et aux lieux publics et transports (36 %). Seule une minorité compte sur la classe politique pour une meilleure prise en compte du handicap : 8 % des personnes handicapées et 20 % de la population générale, soit des taux en chute libre par rapport à un précédent sondage réalisé par l’APF en 2007 (en baisse de 28 et 22 points).

Par ailleurs, la FNATH (Association des accidentés de la vie) a alerté les candidats, le 21 mars, sur « trois thématiques et six mesures urgentes » à prendre en considération pour pallier « la discrimination et la paupérisation qui frappent les victimes du travail ». En effet, « plusieurs millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté en raison de leur handicap ou de leur maladie : l’allocation aux adultes handicapés avoisine les 800 €, alors qu’en moyenne les pensions d’invalidité et les rentes des victimes du travail s’élèvent respectivement à 500 € et 400 € », rappelle l’organisation. Elle invite les représentants politiques à améliorer l’indemnisation des victimes du travail, à prévenir et à indemniser la pénibilité au travail, à revaloriser le pouvoir d’achat des personnes handicapées, à sortir de la précarité les aidants familiaux, à préserver un « système de santé solidaire et de qualité » et, enfin, à lever les obstacles financiers à l’accès aux soins.

Notes

(1) Voir ASH n° 2983 du 11-11-16, p. 10.

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