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Médecins du monde demande l’intégration de l’AME au régime général de la « sécu »

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A l’approche de l’élection présidentielle, Médecins du monde a présenté, le 16 mars, ses propositions pour « défendre et améliorer l’accès effectif aux soins pour tous », rassemblées dans un document intitulé « Liberté, Egalité, Santé. La santé pour tous, des droits pour chacun »(1). A cette occasion, Françoise Sivignon, présidente de Médecins du monde, a rappelé que, selon une enquête divulguée lors de l’événement Place de la santé, organisé le 21 février dernier afin de connaître les orientations des candidats à l’élection présidentielle dans ce domaine, « la santé est la préoccupation numéro 2 des Français après l’emploi et le chômage ».

Les propositions de Médecins du monde s’organisent autour de quatre axes principaux. L’un d’eux concerne l’aide médicale de l’Etat (AME). « Nous demandons qu’elle soit intégrée au dispositif général de la sécurité sociale », a indiqué Françoise Sivignon. « L’AME concerne la santé publique, mais elle est traitée par certains candidats comme une question politique », sur fond de discours autour de la « pression migratoire », a relevé Christian Reboul, référent de ce sujet pour l’association. L’intégration de l’AME au régime général de la sécurité sociale, selon Médecins du monde, permettrait à la fois de la recentrer comme un dispositif de santé publique, faciliterait l’accès aux soins des populations les plus précaires et mettrait un terme à son instrumentalisation politique. Christian Reboul a également rappelé que la prise en charge des migrants en amont via l’AME « coûte beaucoup moins cher à l’Etat qu’une prise en charge d’urgence ».

Médecins du monde consacre aussi un focus particulier aux populations migrantes qui arrivent sur le territoire, et plus spécifiquement aux mineurs non accompagnés, de plus en plus nombreux. Alors que « l’idée d’une crise migratoire s’est imposée dans les discours », l’Europe fait face avant tout à une « crise de l’accueil et de la solidarité », a souligné Clémentine Bret, référente des questions migratoires à Médecins du monde. Les mineurs non accompagnés, après « la violence de leur parcours migratoire », sont par ailleurs soumis à un « sentiment de défiance généralisé » s’agissant de leur minorité. « Il faut que cette suspicion de fraude soit levée et qu’ils puissent bénéficier des dispositifs de droit commun de la protection de l’enfance, aient accès à l’éducation et aux soins. Ils doivent avant tout être considérés comme des enfants en danger et pris en charge comme tels », a plaidé Clémentine Bret. Plus globalement, l’association estime « urgent et indispensable pour nos démocraties de replacer l’accueil et la solidarité au cœur des politiques publiques ».

Médecins du monde milite aussi pour un « système plus juste » de fixation du prix des médicaments et appelle l’Etat à reprendre « son rôle de modérateur et [à activer] le mécanisme juridique de la licence d’office ». Enfin, sur le plan diplomatique et du droit humanitaire international, Médecins du monde demande que « la France fasse preuve de transparence sur la nature de ses soutiens et défende, de manière inconditionnelle, le principe de sanctuarisation des lieux de soins, des personnels soignants et humanitaires ».

Notes

(1) A télécharger sur ww.medecinsdumonde.org.

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