Au cours d’une visite, le 17 mars, à Grande-Synthe, près de Dunkerque (Nord), la ministre du Logement et de l’Habitat durable, Emmanuelle Cosse, a signé avec le maire (EELV) de la ville, Damien Carême, « un avenant à la convention de partenariat » qui les lie, ainsi qu’avec l’association AFEJI (Association des Flandres pour l’éducation des jeunes inadaptés), « pour la gestion du camp humanitaire de la Linière », ouvert l’année dernière à l’initiative de Médecins sans frontières(1).
Cette signature intervient dans un contexte particulier et de forte tension. « Nous constatons effectivement une dégradation importante des conditions de vie à l’intérieur du camp et une montée de l’insécurité qui touche en premier lieu les plus vulnérables, à commencer par les femmes », a indiqué la ministre au cours d’une conférence de presse. Ainsi, « à travers cet avenant, nous souhaitons reprendre la main sur le camp, toujours avec des solutions humanitaires mais avec fermeté face à ceux qui exploitent la misère ». En clair, l’idée n’est pas de procéder à un démantèlement brutal, « qui n’aurait pour conséquence qu’une dispersion temporaire des personnes », mais, d’une part, de réduire la capacité du camp et, d’autre part, d’améliorer les conditions d’accueil et la sécurité de ses occupants. Le tout en préparant, à terme et de façon progressive, le transfert de toutes ces personnes vers les centres d’accueil et leur inscription dans le parcours de la demande d’asile.
L’avenant prévoit ainsi, jusqu’au 31 août 2017 :
→ la reprise des réorientations en centre d’accueil et d’orientation (CAO) et la réduction du camp pour arriver à une population de 700 personnes. Emmanuelle Cosse a, à cet égard, indiqué avoir demandé, avec le ministre de l’Intérieur, à tous les préfets de maintenir une capacité de 10 000 places en CAO et donc de créer de nouveaux centres pour pallier les fermetures prévues ;
→ la sécurisation du camp, avec l’installation d’une bordure sécurisée mais aussi de deux portiques sécurisés à l’entrée et à la sortie du camp. Un dispositif de badges permettra ainsi un meilleur contrôle des accès du camp ;
→ un engagement des crédits d’Etat sur la période prévue à hauteur de 3 millions d’euros, avec un volet « alimentation » à hauteur de 250 000 €.