Le Syndicat de la magistrature, la CGT-PJJ (protection judiciaire de la jeunesse) et le SNPES-PJJ-FSU ont recensé dix idées reçues régulièrement entendues sur ce sujet, en leur opposant, pour chacune, l’argumentaire de juristes, de magistrats, d’un sociologue, d’un assistant de service social… Ce document commence par démonter l’un des préjugés les plus répandus : « L’ordonnance du 2 février 1945 n’est plus adaptée aux jeunes d’aujourd’hui. » Faux, répond Christophe Daadouch, juriste et formateur, qui rappelle que ce texte a été « profondément réécrit au gré des alternances politiques » et souligne que 90 % de ses articles « ont été modifiés et, pour certains, plusieurs fois, ce qui porte à huit le nombre d’articles qui datent encore de 1945 ». Et si l’ordonnance n’a jamais subi de refonte globale, « pour autant sa philosophie reste aujourd’hui d’actualité ». Parmi les assertions passées à la moulinette de la désintox : « Les jeunes entrent dans la délinquance de plus en plus tôt » ; la justice des mineurs est non seulement « lente », mais aussi « laxiste et inefficace » ; « La menace de peines lourdes peut enrayer la délinquance juvénile » ; ou encore « un passage par la prison apportera aux jeunes un cadre et les remettra dans le droit chemin ».
Côté terrain
En bref – Comment en finir avec les préjugés sur la justice des mineurs ?
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