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Un manifeste en faveur d’un « Grenelle pour l’emploi et le travail »

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Entre « résignation à la non-création d’emplois » et « stigmatisation des personnes qui en recherchent », la place du travail dans la société « ne fait pas l’objet de débats à la hauteur des enjeux et des craintes qu’elle suscite », estime Solidarités nouvelles face au chômage (SNC), association dont la vocation est d’offrir un accompagnement aux chercheurs d’emploi et de créer des emplois solidaires. Dans un manifeste rendu public le 1er mars(1), elle interpelle les candidats à l’élection présidentielle pour « qu’un véritable “Grenelle pour l’emploi et le travail” se tienne dès la constitution du nouveau gouvernement ». Son postulat : « Créer de l’emploi de qualité, pour tous et à temps choisi, est non seulement possible, mais la seule voie de rebond pour notre pays ». Cet objectif doit devenir un engagement « qui porte toutes les politiques publiques soutenant le projet politique à venir ».

Pour SNC, la tenue d’un « Grenelle » s’impose « pour mobiliser dans une unité de lieu et de temps resserrée les acteurs et parties prenantes sur des sujets complexes, afin de garantir la qualité et la pluridisciplinarité des délibérations et favoriser l’émergence de consensus ». L’association entend par cette méthode dépasser « les postures partisanes, les positions idéologiques et le poids des lobbys. Et cela, afin d’éviter l’unité de façade, les propositions d’arrangements paramétriques ou “à la marge”. » Elle propose une organisation « rythmée sur six mois, partant du terrain », et de décliner cinq thèmes : l’environnement juridique du travail, « la contribution et le partage de la valeur : rémunération, temps de travail, temps de travail choisi… », la formation et l’acquisition de compétences, « la prise en charge de l’inactivité subie » et le dialogue social.

L’association préconise de procéder en plusieurs étapes. La première serait une consultation locale, « au plus près des territoires, pour recueillir les constats, les difficultés, les espoirs, les arrangements et les solutions des acteurs de terrain », associée à une consultation via Internet, ouverte à l’ensemble des citoyens. La deuxième consisterait en un travail « par domaine d’activité » et devrait donner lieu « à un séminaire de partage et de débat, où seraient présentés des travaux académiques et de grands témoignages internationaux ». Parallèlement à ces deux premières étapes seraient organisés des ateliers thématiques et transversaux. La troisième étape serait celle du « séminaire de consensus », qui permettrait de définir les grandes orientations politiques pour l’emploi et le travail. Suivraient la mise en œuvre institutionnelle (traductions législatives, réglementaires, accords…), opérationnelle, le suivi et l’évaluation des actions, ainsi qu’une restitution au Parlement.

SNC assortit cette demande en forme de manifeste d’un livret présentant ses propositions, fruit du travail d’un groupe de réflexion et d’une démarche participative ayant associé plus de 130 personnes vivant « de près le chômage », accompagnateurs ou chercheurs d’emploi. Elle a défini cinq grandes orientations, à commencer par la refondation de l’assurance chômage. L’objectif est d’en « faire un vrai levier de sécurisation des parcours professionnels ». L’association, qui porte une proposition de modification des règles de calcul des allocations, préconise aussi de rendre dégressives les cotisations supportées par les employeurs en fonction de la durée de l’emploi. « Cela inciterait, chaque fois que c’est possible, à la continuité de la période de travail en défaveur du travail intermittent. » Une autre préconisation vise à « généraliser l’assurance chômage ». Par ailleurs, SNC souhaite que le système d’aide abonde les droits à la formation pour les demandeurs d’emploi et que les durées d’indemnisation puissent être prorogées lorsque cela permet à ces derniers de s’engager jusqu’au terme d’une formation. Elle préconise en outre qu’ils puissent accéder à des dispositifs de prévention des risques sur la santé.

Parmi ses autres idées soumises au débat public, l’association suggère de renforcer l’accessibilité de l’acquisition de nouvelles compétences en accroissant la part des budgets de formation destinés aux chercheurs d’emploi, d’offrir à ces derniers un accompagnement « plus humain et plus efficace tout au long de leur parcours de retour à l’emploi », de favoriser « l’écoute et la coconstruction avec les chercheurs d’emploi et les associations » et de développer l’expérimentation.

Notes

(1) Signé au 1er mars par une vingtaine de personnalités, dont les présidents de région Xavier Bertrand (LR) et Alain Rousset (PS), Louis Gallois, président de la Fédération des acteurs de la solidarité, et Maria Nowak, fondatrice de l’Association pour le droit à l’initiative économique (ADIE).

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