La situation des personnes handicapées demeure difficile dans l’Union européenne (UE), malgré l’adoption ces dernières années de multiples mesures législatives et non législatives en faveur de cette population. Telle est la conclusion du rapport de progrès sur les cinq premières années de mise en œuvre de la stratégie européenne 2010-2020 en faveur des personnes handicapées(1), publié le 2 février par la Commission européenne(2). Cette stratégie, pour mémoire, constitue le principal instrument en faveur de la mise en application, par l’UE, de la Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées.
Le rapport constate que l’Union européenne a bien pris des mesures dans les huit domaines de la stratégie, à savoir l’accessibilité, la participation, l’égalité, l’emploi, l’éducation et la formation, la protection sociale, la santé et l’action extérieure. Ainsi, par exemple, ont été adoptés la directive du 9 mars 2011 sur les soins de santé transfrontaliers, la directive du 26 octobre 2016 sur l’accessibilité du Web public(3) ou encore le programme Erasmus + qui contient des dispositions spécifiques pour faciliter la mobilité des personnes handicapées. Le projet de carte européenne du handicap permettant aux personnes handicapées de voyager plus facilement est également à l’essai dans huit Etats membres.
Toutefois, note le rapport, « la situation économique difficile a affaibli la situation des personnes souffrant d’un handicap […], qui demeurent désavantagées en termes d’emploi, d’éducation et d’inclusion sociale ». L’accès des personnes handicapées au marché du travail demeure l’un des principaux défis, puisque leur taux d’emploi atteint seulement 49,7 % contre 72,5 % pour les personnes sans handicap. Et 30 % des personnes handicapées sont menacées de pauvreté ou d’exclusion sociale.
Dans ce contexte, la Commission européenne indique qu’elle entend continuer à mettre en œuvre la stratégie dans son ensemble et que « toutes les actions seront poursuivies dans la période 2017-2020 », étant précisé que « les objectifs fixés dans les huit domaines de la stratégie restent valides, de même que les instruments qui les soutiennent ». Elle conclut en appelant notamment à la levée des obstacles à l’adoption de la directive anti-discrimination et à la poursuite de l’amélioration de l’accessibilité via la négociation d’instruments juridiques (dans le domaine des transports, des produits et des services) et l’élaboration de normes européennes en la matière.
(2) Rapport disponible en anglais sur goo.gl/MjuKwD.