« Les formules développées pour les professionnels sont beaucoup plus concentrées que celles proposées au grand public », pointe Claire Normand, Product Manager pour Werner & Mertz Professional, qui commercialise les gammes de produits Tana et Green Care. Comme nombre de ses confrères, ce prestataire propose aux établissements un véritable « partenariat hygiène », avec des solutions comprenant des protocoles adaptés à chaque type de surface (haute, humide, sol), des formations à l’utilisation des différents produits et matériels (par pulvérisation, par frottement…) et des classeurs récapitulatifs.
Depuis quelques années, nombre de ces fabricants développent des gammes « vertes ». « L’objectif est de proposer des produits le plus sûrs possible, ni irritants, ni corrosifs, explique Claire Normand. De plus, pour réduire l’empreinte carbone, nous utilisons des matières premières renouvelables comme le colza et conditionnons dans des flacons PET 100 % recyclables. » Entreprise internationale de solutions d’hygiène, Sealed Air Diversey Care a également lancé en début d’année une toute nouvelle gamme à usage professionnel – Sure – de produits à base de plantes, sans colorant artificiel, sans parfum.
A plus petite échelle, de nombreux produits d’entretien de L’Artisanerie, fabriqués par l’entreprise adaptée de l’APEI de Saint-Amand-Montrond (Cher), sont estampillés « Econatur ». Cette marque développée en interne permet aux clients d’identifier les produits les plus respectueux de l’environnement. L’Artisanerie commercialise même des sacs-poubelle compostables à base de fécule de pomme de terre.
Société implantée dans le Tarn, Thouy fournit de nombreux EHPAD et des crèches. « Nous fabriquons le plus possible en local. Ainsi, notre nettoyant dégraissant multisurface a un impact carbone très faible », assure Sébastien Cros, responsable commercial. Autre particularité que Thouy développe pour ses nettoyants « verts » fabriqués à partir de matière première d’origine végétale : la vente en vrac, qui permet de supprimer le contenant. « C’est valable pour les établissements des environs, qui viennent remplir leurs bidons de lessive liquide ou de Beaux Sols, un assainissant qui nettoie et désinfecte les sols brillants. »
Plus chers, les produits « verts » ? « Non, car ils sont plus concentrés, explique Claire Normand. Il ne faut pas regarder le prix au bidon mais le prix au litre de solution, car on en utilise dix fois moins. »
Attention, rappellent les fabricants, verts ou pas, les produits sont conçus pour un usage déterminé. Il est nécessaire de se conformer aux recommandations d’utilisation (dilution et temps de contact), de s’assurer de la compatibilité des produits avec les différents revêtements et de noter la date d’ouverture directement sur les flacons et/ou bidons pour respecter les délais d’utilisation. Il est également conseillé d’utiliser des pompes doseuses et des systèmes de dilution automatisés. Surtout, recommande Sébastien Cros, « concernant les désinfectants, il faut utiliser des produits en alternance, car les bactéries peuvent développer une accoutumance et une résistance. Pour les sols, la règle est de changer de référence trois à quatre fois par an. »
A l’Adapei 33, cinq ESAT proposent des prestations de nettoyage de locaux. « Les équipes se forment régulièrement pour acquérir de nouvelles compétences liées aux évolutions du métier, explique Isabelle Barde, chef de projet « développement durable ». A partir de 2012, l’association a décidé de « nettoyer sans polluer » en développant des techniques de nettoyage alternatives (bionettoyage). « On a expliqué aux personnes accompagnées que les produits d’entretien pouvaient être nocifs et que, mal utilisés, ils pouvaient davantage encrasser que nettoyer. Le service “achat” a fait un appel d’offres pour trouver les produits écocertifiés qui nous conviendraient. On a opté pour un distributeur bordelais, Elipro33, qui vend sa propre marque 100 % biodégradable ainsi que les produits Action Pin, fabriqués dans les Landes dans une démarche écoresponsable. Et surtout, dans les zones qui ne sont pas “à risques”, nous encourageons à ne laver qu’à l’eau avec des balais microfibres. Pour les clients, le résultat est le même et nos travailleurs handicapés sont moins incommodés par les odeurs. »