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Politique de la ville : « Mettre en lumière les ressources des quartiers »

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La Fédération des centres sociaux et socioculturels et Question de ville, le réseau des directeurs des centres de ressources par la politique de la ville, ont organisé, le 2 février, en partenariat avec l’association des maires Ville et banlieue, un temps d’échange autour de leur troisième rapport biennal « Paroles et parcours d’habitants »(1). Son auteure, la sociologue Catherine Foret, revient sur ses modalités d’élaboration et ses idées fortes.
Comment ce rapport a-t-il été construit ?

Comme pour les deux précédents, en répondant aux vœux de la Fédération des centres sociaux et de Question de ville, à savoir porter la parole des habitants des quartiers populaires sur ce qu’ils vivent. Là, il s’agissait de mettre en lumière les ressources des quartiers dont on parle si peu, de s’intéresser en particulier à tous ceux qui agissent pour insuffler du mouvement dans ces territoires : « passeuses et passeurs d’avenir », comme nous les avons appelés. L’idée était ensuite de faire écho de cette parole auprès des décideurs et de lui donner un éclairage national, pour peser dans le débat public. La fabrication de ces ouvrages relève vraiment d’un processus ascendant, l’objectif étant de faire toucher du doigt la réalité de la vie dans ces quartiers, afin de déconstruire certains clichés et discours préconçus.

Comment le recueil de cette parole a-t-il été réalisé ?

Les personnes qui s’expriment vivent ou agissent toutes dans des quartiers de la politique de la ville. Ces territoires (20, répartis dans différentes régions) ont été choisis non pas en fonction de leur représentativité mais sur la base du volontariat des équipements participant à la démarche : centres sociaux et socioculturels et centres de ressources « politique de la ville ». Leurs responsables ont travaillé en trois phases : ils ont d’abord cherché à repérer les personnes ou les initiatives locales ayant joué un rôle déterminant dans la vie de certains habitants. Ensuite, des entretiens collectifs et individuels ont été organisés pour saisir la nature des « passages » effectués ainsi que les modes d’actions de ceux qui les permettent : au nom de quoi agissent-ils ? Quelles valeurs les animent ? Quelles compétences mobilisent-ils ? Comment parviennent-ils à contourner certaines difficultés ? Qu’attendent-ils comme soutien ?… On a ainsi vu comment les engagements individuels peuvent être démultipliés, ou renforcés par la présence d’équipements sociaux, culturels, sportifs, ainsi que par les réseaux (de voisinage, associatifs…). Enfin, la troisième phase a permis de revenir en groupe sur les points clés à mettre en avant : ce qui favorise l’émergence d’initiatives dans ces quartiers, l’importance de la transmission, le lien entre engagement individuel et dynamique collective, le rôle attendu des institutions…

Quels sont les principaux enseignements ?

Des convergences fortes sont apparues d’un site à l’autre. En premier lieu, l’importance du facteur humain : les déclics qui mettent les personnes en mouvement sont souvent liés à de « belles rencontres », comme nous ont dit les uns et les autres. Les personnes qui ont témoigné ont moins mis en avant des équipements ou des institutions que des individus : certains agissant à titre bénévole (famille, voisins, militants…) et d’autres à titre professionnel (enseignants, animateurs sociaux, sportifs, artistes…), mais bien souvent en « sortant du cadre » de leur fonction, voire à contre-courant de leur hiérarchie. La clé, dans toutes ces histoires qui racontent comment des personnes ont réussi à modifier un chemin qui semblait tout tracé, c’est vraiment la confiance : la confiance accordée, qui provoque en retour la confiance en soi, qui insuffle la force de s’en sortir. Nous avons aussi constaté que l’action des « passeurs » consistait plus à transmettre, à accompagner, qu’à assister : on est vraiment sur le principe de cultiver les ressources que chacun (enfant, jeune, adulte) a en soi. Il s’agit, nous a-t-on dit, de « soulever le désir de l’autre ». Enfin, beaucoup ont insisté sur le lien entre mobilité physique et mobilité psychique. Ce qui renvoie à la nécessité de mesures dans le domaine des transports en commun, de l’aide aux déplacements, aux voyages…, mais aussi à toutes les actions qui peuvent être menées dans le domaine du sport et de la culture.

Notes

(1) « Tisser la confiance dans les quartiers populaires. Un engagement ignoré, un défi politique » – 12 € – Bon de commande sur www.centres-sociaux.fr.

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