Trois mois après le démantèlement du campement de la lande de Calais, les ministres du Logement et de l’Intérieur ont tiré, le 27 janvier, un premier bilan de la situation à l’occasion du quatrième comité de suivi avec les associations engagées sur place et dans les centres d’accueil et d’orientation (CAO). Cette réunion était très attendue par les acteurs de terrain qui alertent depuis le début de l’année sur un retour progressif des migrants sur Calais et jugent indispensable d’ouvrir sur place des structures à caractère humanitaire pour les prendre en charge.
Mais le gouvernement reste inflexible sur le sujet : il refuse de rouvrir des structures sur la lande « afin de ne pas en faire un point de fixation », ont expliqué Emmanuelle Cosse et Bruno Le Roux dans un communiqué.
Les ministres veulent à tout prix éviter la reconstitution de campements d’infortune à Calais et dans ses environs. Ils promettent en revanche l’ouverture d’un centre d’accueil pour mineurs non accompagnés (CAOMI) et d’un nouveau CAO « dans le département du Pas-de-Calais », sans donner plus de précisions… mais on imagine donc bien que ce sera loin de Calais même. Ils ont également annoncé un renforcement des capacités d’hébergement à l’échelle de la région des Hauts-de-France.
« Actuellement, ont encore indiqué Emmanuelle Cosse et Bruno Le Roux, 310 CAO sont implantés dans 84 départements et accueillent près de 10 000 migrants. 82 % des personnes présentes sont engagées ou en voie de s’engager dans une demande d’asile. » Quant aux CAOMI, ils accueillent actuellement, selon les ministres, « près de 1 000 mineurs ».
Emmanuelle Cosse et Bruno Le Roux ont proposé aux associations de les revoir prochainement pour « expertiser ensemble l’évolution de la situation du Calaisis et réévaluer au besoin les dispositifs nécessaires pour la prise en charge des migrants ».