Alors que deux tiers des ménages retraités propriétaires sont des couples, en HLM, six retraités sur dix sont des personnes seules, dont quatre sur dix sont des femmes (veuves, célibataires ou séparées). De fait, « dans les logements sociaux, les retraitées séparées de leur conjoint sont surreprésentées : deux fois plus qu’au niveau national (17 % contre 8 %) », selon la dernière étude relayée dans Eclairages, une publication du Groupe Caisse des dépôts sur le logement social et les territoires(1). Consacrée aux retraités en HLM, elle révèle que, dans le parc locatif social, près des trois quarts des retraités sont d’anciens employés et ouvriers, une part « bien supérieure à la moyenne nationale » de 45 %. « Le logement social compte donc surtout des retraités des catégories professionnelles les moins favorisées » tandis que le secteur locatif libre loge une population de retraités « plus variée ».
Le parc social compte aussi plus de retraités n’ayant pas travaillé (7 % contre 4 % en moyenne en France), soit parce qu’ils étaient hommes et femmes au foyer, soit parce qu’ils étaient en situation d’invalidité, de handicap… « En HLM, quatre retraités sur dix déclarent avoir un handicap ou une gêne au quotidien, contre seulement 27 % des retraités en France. » Un phénomène qui peut être en partie lié au changement législatif intervenu en 2001, à partir duquel les personnes en situation de handicap ou qui ont à leur charge une personne en situation de handicap sont devenues prioritaires pour accéder à un logement social. Par conséquent, l’adaptation des logements se pose « avec encore plus d’acuité dans le secteur social ».
Sans surprise, les retraités locataires d’un logement social ont des revenus « légèrement inférieurs » à ceux de leurs homologues du parc locatif libre et nettement plus faibles que les retraités propriétaires : ces derniers « ont presque deux fois plus de revenus que ceux en HLM », percevant 3 430 € par mois et par foyer contre 1 810 €. « Par personne, l’écart de revenus s’amoindrit mais sans pour autant disparaître » : il est de 1 240 € pour les locataires du parc social contre 1 970 € pour les propriétaires. En isolant chaque caractéristique des ménages (revenu, situation conjugale, catégorie professionnelle), « le revenu apparaît être le facteur le plus déterminant sur la probabilité pour un ménage retraité d’être en HLM ».
Autre information : les retraités en HLM consacrent en moyenne 30 % de leurs revenus au logement, « une part conséquente mais moins lourde que celle des retraités locataires du secteur libre », pour qui « le logement absorbe plus du tiers des revenus, au-dessus de la limite souvent considérée comme supportable ». Deux raisons à cela : les retraités en logement social ont à la fois un logement moins cher et bénéficient plus souvent des aides au logement. Ils sont ainsi 41 % à en percevoir, contre 25 % pour les locataires du secteur libre. Mais malgré cela, ils sont ceux « qui ont le moins de revenu disponible une fois les dépenses en logement payées », puisqu’il leur reste 1 270 € par mois, soit 250 € de moins que les retraités locataires du secteur libre et 1 800 € de moins que les propriétaires.
(1) Disponible sur