Quelques semaines après l’ouverture du pôle d’accueil et d’orientation des migrants Paris-Nord, porte de la Chapelle, géré par la Ville de Paris, l’Etat et l’association Emmaüs Solidarité, le centre d’hébergement d’urgence destiné aux publics vulnérables primo-arrivants (femmes, couples et familles), a accueilli ses premiers occupants le 19 janvier à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). Doté d’une capacité d’hébergement limitée dans un premier temps à 91 places mais qui doit s’élever, mi-mars, à 400 places, ce centre propose, pendant trois à cinq mois, un accompagnement social spécifique, dans le but d’orienter ses résidents « vers des structures dédiées pour demandeurs d’asile, partout en France ».
Après plus de deux mois de fonctionnement, le site du nord de Paris « a permis de mettre à l’abri et d’orienter plus de 2 800 hommes, 300 mineurs isolés et 800 femmes et familles », indiquent l’association Emmaüs Solidarité, la Ville de Paris, la municipalité d’Ivry-sur-Seine et la préfecture d’Ile-de-France dans un communiqué commun, en rappelant que le nouveau site a vocation à recevoir les publics les plus fragiles dans des conditions adaptées.
Sur cette ancienne usine de traitement d’eau, « six îlots sont érigés, pouvant accueillir chacun 67 personnes, soit environ 400 places en tout (à partir du mois de mars) dont 350 dédiées aux migrants orientés par le centre humanitaire de la Chapelle », explique la Ville de Paris, en précisant que la cinquantaine de places restantes sera « réservée à des familles sans abri vivant actuellement dans des campements de fortune à Ivry ». Le site disposera d’un pôle santé (avec notamment des permanences de généralistes, puéricultrices et pédiatres) et de quatre classes d’enseignement intégrées pour assurer la scolarisation des enfants, sur place ou dans des établissements de la ville, en partenariat avec l’Education nationale.
Le fonctionnement du dispositif parisien dans son ensemble est assuré par 200 salariés, dont 117 porte de la Chapelle et 83 à Ivry, se relayant 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Recrutés par Emmaüs Solidarité, en partenariat avec Pôle emploi et une association locale d’insertion, ils ont pu « bénéficier de plusieurs sessions de formation, encadrées par Emmaüs Solidarité, l’agence régionale de santé ou encore l’OFPRA [Office français de protection des réfugiés et apatrides] ».