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La Fondation Médéric Alzheimer analyse le lien entre solitude et maladie

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Face au déclin cognitif, la solitude « apparaît, de plus en plus, comme un élément de risque majeur. Parce que, quand survient la maladie, le maintien ou la restauration du lien social doit se situer au cœur de toute stratégie d’accompagnement et de soutien. » Pour approfondir cette question, la Fondation Médéric Alzheimer vient de publier un dossier thématique sur le thème « solitude et maladie d’Alzheimer »(1). Jacques Frémontier, journaliste bénévole à la fondation, a sélectionné 200 articles issus de la revue de presse mensuelle nationale et internationale de l’organisation, parus entre décembre 2004 et novembre 2016. La solitude est ici abordée à travers deux prismes : en tant que « maladie de la psyché » et en tant que « maladie du corps social », traduisant donc « une double vulnérabilité ».

Jacques Frémontier rappelle que « la première fois, dans la revue de presse, où la psyché apparaît clairement comme un déterminant de la maladie, c’est en février 2007 », date de la publication d’une étude de deux chercheurs américains de l’université Rush, à Chicago, montrant que « les personnes âgées confrontées à la solitude auraient deux fois plus de risque de développer la maladie ». Partant de ce constat, la question du repérage de la solitude apparaît déterminante dans la prévention de la maladie. L’auteur signale que dès 2008, « plusieurs intervenants préconisent de lutter non seulement contre les risques cardio-vasculaires (hypertension), mais aussi contre la solitude, notamment en stimulant la vie sociale et culturelle ». De fait, « cette vision de la solitude (et donc, d’une certaine façon, de la maladie elle-même) comme une maladie de la psyché implique l’émergence progressive d’une nouvelle culture du soin ».

La solitude appréhendée comme une maladie du corps social renvoie, elle, à l’idée d’une société de « déliaison ». « Cette déliaison est désormais reconnue comme directement responsable de certains troubles cognitifs », peut-on lire dans le dossier. Mais « la recherche concernant l’influence de la solitude sur la démence se limite en général à l’étude de la prévalence de la solitude et de la relation négative entre solitude et déclin cognitif », beaucoup moins sur ce que pense la personne malade de la solitude. Or une enquête de chercheurs de l’université Griffith à Brisbane (Australie), qui ont interrogé 70 personnes ayant un diagnostic de démence probable, résidant à domicile ou en établissement, et 73 aidants familiaux, a fait émerger quatre thèmes principaux : rester en relation avec les autres, perdre la capacité de s’engager socialement, vivre la solitude et la surmonter. « Ces résultats montrent l’importance des relations humaines familières pour réduire le sentiment de solitude chez les personnes atteintes de démence. Pour les auteurs, les placer avec des personnes ou des environnements non familiers n’améliore probablement pas la situation », commente Jacques Frémontier. Ce dernier a ensuite passé en revue des articles sur différents « territoires de la déliaison » (le chez-soi, l’institution, l’espace rural, la ville), avant de s’intéresser au « commencement de la re-liaison ». Celle-ci peut passer par le soutien par les pairs, la mobilisation civique, une réflexion sur la ville ou l’habitat, les aides institutionnelles, les nouvelles technologies ou encore le désir et le plaisir.

Notes

(1) A télécharger sur www.fondation-mederic-alzheimer.org, rubrique « Nos travaux ».

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