« Je n’ai fait ni Sciences Po, ni l’ENA, mais l’école de la vie », déclarait Manuel Valls en décembre dernier. « Pour les déficients visuels, l’école de la vie ne suffit pas à trouver un emploi, M. Valls », lui rétorque la Fédération des aveugles et amblyopes de France. Ce dialogue – fictif – apparaît sur la page consacrée au mois d’avril dans le calendrier 2017 de la fédération. A l’occasion de son centième anniversaire et d’une année électorale durant laquelle « le thème de la citoyenneté sera au cœur des débats », l’organisation publie en effet un calendrier « volontairement impertinent », destiné à interpeller les candidats à l’élection présidentielle sur la situation des 1,7 million de Français concernés par la déficience visuelle. Chaque mois est ainsi illustré d’une photo d’un homme ou d’une femme politique et de l’une de ses déclarations, détournée « volontairement ». Quant au slogan choisi pour la promotion du calendrier, « Un candidat ne devrait pas dire ça », en référence au livre de François Hollande, il « dit avec force la désillusion de femmes et hommes handicapés de la vue qui, lois après lois, mesures après mesures, promesses après promesses, constatent que leur pleine citoyenneté reste un vain mot ». La citation d’Emmanuel Macron (« Le meilleur moyen de se payer un costard, c’est de travailler ») est, par exemple, l’occasion pour la fédération de rappeler qu’une personne aveugle sur deux est au chômage. Des propos de François Fillon, Yannick Jadot et Henri Guaino permettent, eux, de souligner les retards accusés dans l’accessibilité des sites Web d’institutions, des transports collectifs et des bâtiments publics.
Côté terrain
En bref – Handicap visuel
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