« Au-delà de 60 ans, plus de 82 % de personnes sont concernées par une déficience visuelle et près d’un tiers par une déficience auditive », rappelle l’Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (ANESM), en préambule des recommandations de bonnes pratiques qu’elle vient de publier sur le « repérage des déficiences sensorielles et [l’]accompagnement des personnes qui en sont atteintes dans les établissements pour personnes âgées ». Des recommandations constituées de deux volets, l’un consacré aux établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) et l’autre aux résidences autonomie(1).
Mais, au-delà des handicaps visuel ou auditif, pris en charge en priorité « du fait de leur importance pour l’autonomie, la communication et la sécurisation au quotidien », les autres déficiences sensorielles (gustative, olfactive, tactile et vestibulaire) nécessitent aussi d’être prises en compte sur les plans somatique, psychologique et/ou social. Pour l’ANESM, l’enjeu de leur repérage précoce et de l’accompagnement des personnes atteintes dans les structures est « d’améliorer leur qualité de vie, leur bien-être psychique, et de prévenir les effets du vieillissement ». Les recommandations de l’agence ont pour objectif de fournir « aux professionnels des outils adaptés susceptibles d’améliorer le repérage des déficiences éventuelles et visant aussi à adapter les prises en charge pour un mieux-être des personnes accueillies » et, ce faisant, « de limiter, par une prise en charge globale et précoce des déficiences sensorielles, les risques d’isolement, de dépression, de dénutrition, des personnes âgées accueillies ». Elles concernent plus particulièrement « les personnes âgées atteintes de déficiences sensorielles liées au vieillissement et qui sont accueillies au sein d’un EHPAD ou d’un établissement non médicalisé pour un séjour temporaire ou un séjour prolongé », c’est-à-dire :
→ quelque 7 500 EHPAD et les pôles d’activités et de soins adaptés (PASA), les unités d’hébergement renforcées (UHR) et les accueils de jour ;
→ environ 3 000 établissements d’hébergement pour personnes âgées (EHPA) ou résidences autonomie ;
→ les services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) ;
→ les services polyvalents d’aide et de soins à domicile (Spasad).
Ces recommandations s’accompagnent de fiches repères « Du repérage à l’accompagnement », « Savoir faire » et « Savoir être », détaillant l’attitude à adopter en fonction des différents types de déficiences sensorielles.
(1) Disponible sur