Dans une tribune du 12 janvier, le directeur général de Messidor, Thierry Brun, a salué la parution, le 29 décembre dernier, du décret d’application relatif au dispositif d’emploi accompagné, entériné par la loi « travail » (voir ASH n° 2992 du 13-01-17, page 29). Une « très bonne chose », qui constitue « une avancée considérable pour l’emploi des personnes handicapées psychiques en milieu ordinaire », écrit le dirigeant de cette association gestionnaire d’établissements de travail protégé et adapté. Cependant, « ce texte de loi n’est qu’un premier pas » qui « laisse un goût d’inachevé », poursuit Thierry Brun. « En s’adressant exclusivement aux détenteurs d’une reconnaissance de travailleur handicapé (RQTH), il exclut de fait les nombreuses personnes éloignées de l’emploi en raison de troubles psychiques mais qui ne disposent pas de la RQTH. Soit parce qu’elles ne souhaitent pas s’orienter dans un établissement d’aide et de service par le travail (ESAT) ou une entreprise adaptée (EA), soit parce qu’elles craignent la stigmatisation associée à la reconnaissance du handicap. » Il souligne que « c’est particulièrement pour ces personnes » que Messidor développe, depuis 2012, un dispositif de « job coaching » dans ses ESAT dits « de transition » (voir ASH n° 2979 du 14-10-16, page 19). Thierry Brun indique que 30 % des personnes ainsi accompagnées n’ont pas la RQTH. « En les excluant des critères requis pour [l’emploi accompagné], la loi menace de supprimer les sources de financement de leur accompagnement », s’inquiète-t-il.
Côté terrain
En bref – Emploi accompagné.
Article réservé aux abonnés