En sept ans, le service civique(1) a touché près de 200 000 jeunes de tous horizons et mobilisé près de 10 000 organismes pour proposer des missions d’intérêt général, a annoncé l’Agence nationale du service civique le 12 janvier, lors d’une conférence de presse. « La généralisation du service civique est en route et ses effets dans la société se font ressentir auprès du grand public comme auprès des jeunes qui l’ont fait », s’est-elle félicitée en dévoilant les résultats de deux études(2).
« En deux ans, a indiqué l’agence, le nombre de volontaires a quasiment été multiplié par trois, passant de 35 000 volontaires en 2014 à près de 100 000 en 2016. » En outre, les consultations du site Internet dédié au dispositif ne cessent de progresser avec 4,4 millions de visiteurs uniques (soit une augmentation de 52 % entre 2015 et 2026).
Le service civique « gagne en notoriété » non seulement auprès des 16 à 25 ans mais aussi plus largement auprès de l’ensemble des Français, assure encore l’agence. Cette notoriété croissante s’accompagne d’une très forte progression de son image et d’une généralisation des connaissances sur ses modalités.
Une double motivation pousse essentiellement à s’engager : le bénéfice pour soi (expérience pouvant servir dans le parcours professionnel) et l’impact pour les autres. Par contre, les jeunes rencontrent deux freins principaux à la réalisation d’un service civique : l’exercice d’une activité professionnelle et le fait que le service civique ne s’inscrit pas dans un projet d’étude. « La valorisation du statut et la reconnaissance du service civique par les entreprises constituent, à cet égard, l’une des clés pour une extension du service civique à une plus grande échelle », estime l’agence.
Autre enjeu : réussir à attirer davantage d’organismes prêts à accueillir des volontaires en service civique. En effet, le nombre de volontaires – lesquels sont âgés en moyenne de 21 ans et sont en majorité des femmes – est quatre fois supérieur au nombre de missions proposées, a indiqué le Haut Commissaire à l’engagement civique et président de l’Agence nationale du service civique, Yannick Blanc. A cet égard, une grande campagne de communication a été lancée à destination des organismes d’accueil, en plus du grand public. L’élargissement de l’offre pourrait, en outre, être facilitée par la loi relative à l’égalité et à la citoyenneté adoptée en décembre dernier, qui ouvre notamment aux organismes HLM, aux entreprises exclusivement détenues par l’Etat et aux entreprises solidaires d’utilité sociale agréées la possibilité d’accueillir des volontaires(3).
Pour l’agence, il s’agit maintenant de tout faire pour que le service civique devienne « un choix « naturel » dans le parcours des jeunes et d’en faire une institution de la République, au même titre que l’école ».
(1) Créé en 2010, ce dispositif pour les 16-25 ans (30 ans pour les personnes en situation de handicap) permet, pour mémoire, d’effectuer une mission d’intérêt général dans une association, une collectivité ou un établissement public de six à douze mois, donnant lieu à indemnisation.
(2) La deuxième édition du baromètre IFOP mesurant la notoriété du service civique et l’étude d’impact du service civique sur les jeunes volontaires menée par Kantar Sofres en décembre 2016 – Disponible sur
(3) Rappelons que la loi fait l’objet d’un recours devant le Conseil constitutionnel. A l’heure où nous publions ces lignes, les sages n’avaient pas encore rendu leur décision.