La secrétaire d’Etat chargée de la ville, Hélène Geoffroy, a lancé le 21 décembre un « plan de mobilisation contre la haine et les discriminations envers les personnes LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels) ». Il accompagne l’extension, par décret, du domaine d’intervention de la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme (Dilcra) et du comité interministériel du même nom à la lutte contre la haine et les discriminations envers les personnes lesbiennes, gays, bi et trans. La Dilcra a ainsi été renommée Dilcrah : délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT(1).
« Tandis que le mariage pour tous est aujourd’hui largement accepté par les Français, une homophobie décomplexée demeure, pouvant se traduire par des insultes, brimades, discriminations, voire du harcèlement ou des agressions physiques, sur la seule base d’une orientation sexuelle ou d’une identité de genre, réelle ou supposée », expliquent les services d’Hélène Geoffroy. L’objet du plan – conçu pour une durée de trois ans – est ainsi de « rappeler que, en république, chaque citoyen doit être respecté quelle que soit son orientation sexuelle ou son identité de genre, parce que les droits humains ne se divisent pas, qu’ils ne se hiérarchisent pas et doivent tous être effectivement appliqués ».
Concrètement, entre autres actions, une campagne nationale de communication contre les discriminations visant les personnes LGBT doit être lancée et des correspondants chargés de la lutte contre la haine LGBT seront désignés par les préfets dans chaque département. Une étude sur les discriminations liées à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre dans la fonction publique – qui doit devenir « un employeur exemplaire » – devrait également être menée et des mises en situation de discriminations visant des personnes LGBT être intégrées dans le module de formation pour les nouveaux entrants dans la fonction publique de l’Etat. Le plan prévoit aussi d’établir un bilan des suites pénales données aux actes anti-LGBT, à l’instar de ce qui est désormais produit en matière d’actes racistes, anti-musulmans et antisémites, ou bien encore de diffuser un guide sur les droits des victimes d’actes anti-LGBT.
Autre axe du plan : l’amélioration du traitement des personnes LGBT privées de liberté. Il s’agira notamment de « favoriser l’encellulement individuel des personnes en danger en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre, sur leur demande, en évitant dans la mesure du possible un isolement en quartier spécifique ».
Un budget annuel de 1,5 million d’euros est prévu. Il permettra notamment de soutenir les associations qui interviennent en matière d’information, de prévention, de formation et d’aide aux victimes, ainsi que pour la conduite d’actions de communication, l’organisation d’événements et le soutien à la recherche.
(1) Décret n° 2016-1805 du 22 décembre 2016, J.O. du 23-12-16.