« Les jeunes ruraux présentent certaines particularités vis-à-vis des jeunes des territoires urbains notamment en matière de formation, d’accès à l’emploi, au logement, à la mobilité ainsi qu’à la culture et aux loisirs. S’ils sont souvent plus engagés et attachés à leur territoire, ils sont très peu pris en compte par les politiques publiques locales », déplore le Conseil économique, social et environnemental (CESE) dans un avis adopté le 11 janvier(1). Le maintien ou l’accueil des jeunes sur l’ensemble des territoires ruraux constituent un enjeu central, selon le CESE, qui formule à cette fin trois préconisations majeures.
L’enjeu essentiel, selon le conseil, est de faire exister une politique et des actions territorialisées qui répondent aux problématiques de la jeunesse. Pour ce faire, le CESE préconise de rendre obligatoire une compétence « jeunesse » (16-29 ans) au sein des communautés de communes, en l’inscrivant dans le code général des collectivités territoriales. « C’est à l’échelle des bassins de vie que les solutions les plus efficaces et les plus pragmatiques doivent être trouvées, en impliquant les acteurs du territoire et les jeunes eux-mêmes », explique l’avis. De ce fait, le CESE souhaite que les communautés de communes structurent leurs actions « jeunesse » au sein d’un « projet jeunesse de territoire », sur le modèle des projets éducatifs de territoire – qui visent à mobiliser toutes les ressources d’un territoire afin de garantir la continuité éducative entre les projets des écoles et les activités proposées aux enfants en dehors de l’école. Les « projets jeunesse de territoire », s’agissant de leur financement, pourraient faire l’objet d’une convention entre les communautés de communes, le conseil départemental, le conseil régional, la Caisse nationale des allocations familiales et l’Etat, propose l’assemblée consultative.
Par ailleurs, le CESE suggère de mettre en place, dans chaque bassin de vie, un campus rural de projets, c’est-à-dire un espace dédié à la création d’activités économiques et sociales ou de projets citoyens, culturels, festifs et ludiques. « Il s’agirait selon les territoires, soit de la création d’un lieu, soit de l’exercice de cette mission d’animation et de portage des projets par une structure locale existante, relais des différents acteurs et permettant de mutualiser leurs actions dans une démarche transversale. Il aurait vocation à contribuer à la vitalité du territoire par les projets de jeunes de 16 à 29 ans », indique le conseil. En outre, le CESE recommande de renforcer le rôle des missions locales au sein des campus ruraux et d’allonger à 29 ans la possibilité d’être accompagné par ces structures.
Enfin, le CESE préconise la mise en place d’un « pacte jeunes ruraux » dans le cadre des comités interministériels aux ruralités et décliné par territoire via les contrats de ruralité, afin de rattraper les inégalités constatées. En parallèle, il estime nécessaire de renforcer la diversité des filières de formation dans le secondaire, en favorisant les structures polyvalentes et en développant les synergies entre les établissements de l’Education nationale et ceux relevant du ministère de l’Agriculture.
(1) « Place des jeunes dans les territoires ruraux » – Disponible sur