En mars 2015, après un long périple depuis Homs, une vingtaine de familles syriennes fuyant la guerre sont arrivées à Toulouse. A partir de janvier 2016, Céline Delestré a décidé d’aller à leur rencontre avec son appareil photo, dans les bâtiments inoccupés du quartier des Izards où elles se sont installées, avant d’en être expulsées en mai 2016 et d’être éparpillées dans la région. Au lieu de se mettre en position de surplomb, la photographe a choisi de les apprivoiser en posant son appareil à côté d’elle, à disposition. Certains (dont beaucoup d’enfants) s’en sont emparés pour prendre eux-mêmes des photos. Un lien très fort s’est tissé. Le résultat, Histoire(s) possible, est une installation photographique d’images belles, sensibles et tendres, qui évoquent la vie quotidienne – des repas, des jeux, la découverte de Toulouse – de ces personnes souvent invisibles… Les clichés sont accompagnés de mots simples, premières paroles dans une langue nouvelle, ou de vers de l’actrice et poétesse syrienne Fadwa Suleiman.
L’association d’éducation aux médias « Qu’est-ce que tu vois ? » adapte la forme de cette exposition aux lieux qui l’accueillent, et peut l’enrichir d’une installation vidéo, d’un fond sonore et de lectures publiques. La Case de santé, où Histoire(s) possible est visible jusqu’au 24 janvier, est un lieu de soins communautaire qui reçoit certaines des familles photographiées. Quant aux Imaginations fertiles, où elle se déplacera jusqu’au 27 février, c’est un espace de convergence de projets autour de l’économie sociale et solidaire, dont les professionnels se sont mobilisés pour venir en aide à ces familles.
Histoire(s) possible
Céline Delestré – Jusqu’au 24 janvier à la Case de santé – 17, place Arnaud-Bernard, à Toulouse – Puis jusqu’au 27 février aux Imaginations fertiles – 27 bis, allée Maurice-Sarraut, à Toulouse