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L’éducatif réenchanté

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« Avec l’appauvrissement de l’écriture et de la parole de l’éduc, c’est notre identité qui s’amenuise et tend à disparaître… », explique Loïc Jacquet en annexe d’Histoire à tenir debout. Pour écrire ce roman et « réenchanter les pratiques éducatives » à travers les chemins de la fiction, l’éducateur spécialisé et formateur à l’IRTS (Institut régional du travail social) de Montrouge (Hauts-de-Seine) s’est inspiré de certaines personnes et situations rencontrées au cours de quinze années passées sur le terrain. Loïc Jacquet entraîne tour à tour le lecteur dans les pas d’Octave, un prêtre ouvrier qui prêche la tolérance et l’ouverture aux autres après avoir élu domicile dans une cité de la région parisienne, puis d’Iwen et Zayanne, deux jeunes éducateurs spécialisés prêts à se lancer dans la création d’un lieu de vie pour fuir « le poids de l’institution » et accueillir au long cours des jeunes confiés par l’aide sociale à l’enfance. On y croise aussi une ribambelle de jeunes en détresse, comme la jeune Marie, placée le temps que sa mère sorte de ses problèmes d’addiction, Nausicaa, qui sera la première à franchir la porte du lieu de vie porté par les deux éducateurs spécialisés pour se mettre à l’abri des agressions sexuelles de son père, ou encore Alpha, un jeune Guinéen qui a fui les violences interethniques et la répression politique de son pays. Les questions des pratiques éducatives, qu’il s’agisse de la bonne distance à trouver, des difficultés à créer du lien avec un adolescent chez qui « la relation n’opère pas », ou encore de l’incapacité de certains jeunes à accepter d’être bien, affleurent à la surface de ce roman, au gré des péripéties qui jalonnent l’accompagnement éducatif de ces jeunes. Comme cette source mystérieuse sur laquelle Nausicaa tombe par hasard lors d’un séjour en montagne et qui reflète les visages des personnes mortes après avoir décroché sur une paroi rocheuse. Une image qui renvoie à tous les « décrochés de la vie » et à « la cordée, qui veut dire qu’on se tient les uns les autres, qu’on se fait confiance… » Avec cette Histoire à tenir debout, Loïc Jacquet voulait livrer un « objet littéraire » pour sortir d’une théorie envahissante qui tend à faire disparaître la question du sujet, ainsi que de certaines visions du métier par trop managériales… Pari réussi.

Histoire à tenir debout. Le roman d’un éducateur

Loïc Jacquet – Ed. L’Harmattan – 22,50 €

Culture

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