« Améliorer la qualité de vie des personnes présentant des “comportements-problèmes” et par voie de conséquence, […] améliorer la qualité de vie (ou de travail) de leur entourage. » C’est l’objectif des nouvelles recommandations de l’Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (ANESM), consacrées à la prévention et aux réponses aux « comportements-problèmes » dans les établissements et services accueillant des enfants et adultes handicapés(1). Leur élaboration, qui a pour contexte le plan « autisme » 2013-2017(2) et le rapport « Piveteau »(3), était au programme de travail de l’ANESM au titre de la « qualité de vie »(4).
Les nouvelles recommandations ont vocation à répondre aux difficultés liées aux « comportements-problèmes », définis comme des « manifestations dont la sévérité, l’intensité et la répétition sont telles qu’[elles] génèrent des gênes très importantes pour la personne elle-même et pour autrui, de nature à bouleverser durablement sa vie quotidienne et celle de son entourage », explique l’ANESM sur son site. Ces « comportements-problèmes » ont en effet de nombreuses répercussions sur la qualité de vie et la santé des personnes handicapées (refus d’admission, ruptures des prises en charge, difficultés à poursuivre la mise en œuvre d’interventions éducatives, comportementales…). Mais aussi sur l’entourage direct des personnes atteintes d’un handicap, à savoir leur famille (isolement social, souffrance psychique…), les professionnels (risques de blessures physiques, risques psychosociaux…) et les organisations qui les accompagnent. Les enjeux sont donc « multiples », souligne l’ANESM. Il s’agit d’améliorer :
→ la qualité de vie des personnes handicapées en garantissant, notamment, leur droit à un accompagnement de qualité tout au long de leur vie ;
→ la qualité de travail des professionnels des structures.
L’agence formule donc des recommandations « concrètes » mettant en évidence « les pratiques et les modalités organisationnelles qui permettent de mieux prévenir et gérer [ces] situations, de manière à réduire leur survenance, et de mieux y faire face lorsque les professionnels y sont […] confrontés ». Ces recommandations s’adressent en priorité aux professionnels des établissements et services médico-sociaux, mais aussi à des « destinataires secondaires », tels que les professionnels du secteur sanitaire et de l’Education nationale. La famille, les aidants et l’entourage de la personne handicapée peuvent par ailleurs « y puiser quelques pistes de réflexion et de travail », précise l’ANESM sur son site.
Deux volets de recommandations ont été pour l’instant publiés par l’ANESM. Le premier concerne l’organisation à privilégier par la structure afin de prévenir les « comportements-problèmes » (identification des facteurs de risque et de protection, inscription de la thématique dans le projet d’établissement…). Le second volet est dédié aux stratégies d’intervention (repérages et gestion des situations, continuité de l’accompagnement). En complément de ces recommandations, un troisième volet portant sur les espaces de calme-retrait et d’apaisement fera l’objet d’un volume dédié en janvier 2017. L’ensemble des outils présentés sera par ailleurs synthétisé en début d’année prochaine, indique encore l’ANESM sur son site.
(1) Recommandations disponibles sur
(4) L’ANESM a déjà publié plusieurs recommandations relatives, notamment, à la qualité de vie en EHPAD (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) et en MAS-FAM (maisons d’accueil spécialisées et foyers d’accueil médicalisés).